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LE MAROC à vélo avec Sidi Ben Rylvain.


708 kms, 51h, 15 jours, 1 crevaison ( pneus Schwalbe ), 1 mal de fesse abominable, pas de casse, pas de chute si ce n'est celle du vélo.
Litres de sueur : autant que d'eau but, quantité de nourriture ingurgités : énorme quand ce fut possible, litres d'eau : 3 à 5 litres par jours,
quantité de flatulences : entre 10 et 20 par jours, résistance à l'odeur : néante,
nombre de thés : incomptable !
A lire jusqu'au bout !!! BONNE LECTURE !!!

Site Internet de DAR DAïF
 

Carte de notre périple

Commentaires


Sommaire : 

 L'intitulé de chaque journées correspond à un titre de chansons de Bashung qui m'a bercé durant plusieurs mois avant et après le voyage. C'est ma manière de lui rendre hommage.

- Prélude
- Volontaire : Paris
- What's in a bird : Paris - Ouarzazate
- Un jour viendra : Dar Daïf
- Du feu dans les veines : Dar Daïf - Tamsoult
- Ode à la vie : Tamsoult - Vallée du Dadès
- Toujours sur la ligne blanche : Vallée du Dadès - Erfoud
- A perte de vue : Erfoud - Erg Chebby "Chez Yasmina"
- Après d'âpres hostilités : Erg Chebby - Taouz
- Les grands voyageurs : Taouz - Hassi-Fougani
- Les lendemains qui tuent : Hassi-Fougani - Oum-Jrane
- Un âne plane : Oum-Jrane - Tazarine
- Station service : Tazarine - Vallée du Drâa
- Le Sud : Vallée du Drâa - Zagora
- C'est comment qu'on freine ? : Zagora et dune de Tinfou
- L'arrivée du tour : Zagora - Ouarzazate (Dar Daïf)
- Bijou Bijou : Ouarzazate - Paris
- Epilogue et remerciements


 

Prélude

Après quelques mois de questionnement, de doutes, de recherche d’informations, d'études d’itinéraires, de préparation physique et mentale, de transformation de vélo en vue d’obtenir un vélo de voyage résistant à toute épreuve. Nous sommes aujourd’hui sur le point de départ pour un périple de 15 jours au Maroc, entre contreforts montagneux, traversée désertique, dunes de sable, taxis bondés et hospitalités inégalables. Le tout agrémenté de recherche d’itinéraires, de gestion autonome de la nourriture et de l’eau, de lutte mentale et physique durant les journées les plus difficiles, animée de rencontres fortuites au cœur de paysages grandioses…
 

MAROC VELO - 1 bis
Le vélo emballé ( photo prise au retour )

 

Jour J -1?: "Volontaire" : Paris

Il ne nous reste plus qu’un jour avant de quitter le monde du business, du stress, de l’individualisme, du libéralisme, du capitalisme, de l’arrogance, de l’ignorance, du profit à tout prix, de la mal bouffe, des OGM, des produits Bio, des produits normaux non-BIO ( ? ), de la routine, des courses en Supermarché programmées tous les samedi du mois, des bains de foule, des nerfs à vif pour respecter les horaires, des inégalités, des différences de classes sociales, de la drogue, de l’alcoolisme, des crises cardiaques, des petits dèj. en voiture, des prises de têtes, de la pression hiérarchique, des 35h qui conduisent à un double effort de travail pour ne pas dépasser les horaires, des heures sup non payées… pour parvenir à quelques pauvres 5 semaines de congés payés pendant lesquels notre corps et notre esprit reprennent enfin un rythme normal, logique et naturel.

_ j’ajoute lors de la dernière relecture qu’après notre voyage, les plaintes concernant notre vie en France divergent quelque peu mais la colère envers la gouvernance mondiale est encore plus forte ! _

Ainsi, la veille du départ, nous montons à Paris avec Sylvain pour dormir chez ses parents et être prêt pour prendre l’avion le lendemain au départ d’Orly. Les vélos sont emballés depuis quelques jours et les derniers préparatifs sont terminés. A l’arrière de la petite voiture, tout à été chargé stratégiquement afin que tout puisse rentrer?: 2 vélos emballés dans des cartons / tissus / mousses / housses, 2 bagages en soutes composés de 2 sacoches de vélo chacun, 1 remorque Bob Yak démontée et un bagage à main chacun.

Nous passons un agréable moment à Paris, dernier moment de doute avant d’être livré à soit- même dans un pays encore inconnu ( ou un minimum pour ma part depuis mon premier voyage?:?cf. Maroc 2009 ).

Heureusement nous avons rendez-vous chez Zhineb et Jean-Pierre à Dar Daïf pour notre première et dernière nuit au Maroc. Jean-Pierre nous donnera de fort bon conseils avant la grande aventure…


Jour J?: "Whats in a bird" : Paris - Ouarzazate

Une nuit exceptionnelle qui conduit presque tout droit au Maroc. Après un super petit dèj. concocté par les parents de Sylvain, nous nous dirigeons vers l’aéroport?; point de non-retour, où non allons prendre un gros oiseau qui, on l’espère, ne perdra pas ses plumes en cours de route. Après avoir effectué les formalités habituelles, nous nous trouvons dans la salle d’embarquement, priant pour que les vélos soient bien traités afin de ne pas avoir de mauvaise surprise à l’arrivée?; surprise qui pourrait être dramatique si le cadre du vélo ou le dérailleur ou autre appareil difficile à réparer venait à être cassé.

Nous atterrissons à Ouarzazate à 16h. Le ciel est couvert et il ne fait pas excessivement chaud. Nous sommes accueillis comme des rois à la sortie de l’avion?: une haie d’honneur où chanteurs et musiciens nous acclament et nous jettent des pétales de rose ( à savoir que c’est la saison des Roses à ce moment là ) pendant qu’une personne distribue du thé. Une fois les formalités douanières accomplies et nos précieux bagages récupérés, nous nous hâtons au montage des vélos en vérifiant l‘état du matériel. Tout vas bien pour l'instant... Une fois cette tâche accomplie, il ne reste plus qu'à rejoindre Dar Daïf.

Enfin vient l'heure des premiers coups de pédales qui entament une longue série, tout vas bien lors des premiers mètres mais... horreur !! je ne peux plus passer les vitesses !! Ne trouvant pas le problème au niveau du dérailleur, j'en conclu que la poignée au guidon doit être cassé suite à un choc ou une compression dans l'avion. Je suis contraint de faire ce premier trajet avec une seule vitesse...

Commence alors un dépaysement totale ( mais pas totalement inconnu ). Les maisons en terre tel du pisé, une terre aride, sèche où quelques arbres poussent au niveau des points d'eau, les routes secondaires en mauvais état, le long desquels beaucoup de personnes à pieds discutent, ou vont travailler, les enfant jouent au foot ( dans chaque village nous trouverons un terrain de foot ). Nous rejoignons rapidement Dar Daïf par la route au vieux goudron cribler de trous et tapis de poussière. Les quelques modestes panneaux nous y guident tout droit.

L'arrivée est remarquable, nous sommes accueillis comme des rois ( encore une fois !) : salut impérial, prise en charge des lourds bagages, politesse absolue, thé à la menthe, gâteaux marocains. Nous sommes même gênés, et l'on ce demande si nous avons mérité cela ! Après avoir pris nos dispositions, nous profitons de notre première soirée Marocaine.

L'heure du repas comble définitivement notre bonheur de la journée.

Nous voyons ensuite Jean Pierre qui rentre d'un trek et qui doit repartir dès le lendemain. Sylvain fait sa connaissance. Ils nous fait un topo complet des possibilités de piste à emprunter, villes et villages à découvrir, paysages à absolument voir, où lieu peu intéressant, contacts chez qui loger, etc etc... Il donne plusieurs possibilités de parcours tout en respectant la boucle «?classique?» étudiée au départ, avec quelques divergences afin de voir ce qui n'est pas sur les trajets purement touristique des tour-opérateurs. Notre objectif étant de découvrir et faire des rencontres.

Jean-Pierre nous à préparé des cartes avec les indications nécessaires pour trouver certaines routes / villages. Une carte similaire sera aussi donné à d'autres touristes qui souhaitent réaliser la même boucle que nous mais... en 4x4.

La leçon de conseils animée d'anecdotes _tel que la traversée du Désert de Jean Pierre, seul à pieds, il y a trente ans, en 3-4 jours seulement..., ou, bien moins amusant, dans le même désert le décès d'une touriste l'année dernière à cause du manque d'eau, après s'être ensevelie en 4x4... anecdotes qui laissent à réfléchir et nous convient à la plus grande prudence pour notre traversée désertique_ s'achevant, nous gagnons notre luxueuse chambrée dans la méditation et l'excitation. L'inconnu nous attend.


"Un jour viendra" : Ouarzazate "Dar Daïf"

Petit déjeuner copieux pour nous mettre dans le bain. Ce matin il nous faut d'abord réparer mon vélo, tâche qui ne sera pas difficile car après quelques minutes de recherche, je m'aperçois que le câble des vitesses est simplement coincé dans la fixation de la béquille ( je l'ai sans doute coincé sans m'en apercevoir en remontant la béquille à l'aéroport ). Ouf, problème résolu. Etape suivante : avant de partir nous devons faire quelques achats dans Ouarzazate : nourriture, ustensiles tel que anti-venin, réchaud, seau & corde de 25m pour puiser dans les puits du désert si besoin. Nous prévoyons de partir dans l'après-midi mais une météo trop incertaine nous contraint à rentrer vite à Dar Daïf entre les goûtes, et à y séjourner une nuit de plus. Ce n'est pas désagréable de rester à Dar Daïf... Si on ce laissait aller on pourrait y rester les 2 semaines... Là n'étant pas l'objectif du voyage, nous partirons le lendemain, peu importe la météo, et pourvu qu'il ne pleuve pas à torrent. ( ce serait un comble pour un voyage au Maroc en plein moi de Mai !! ).


"Du feu dans les veines" : Dar Daïf - Tamsoult

Ultra impatient de partir, nous entamons les derniers préparatifs et quittons Dar Daïf en fin de matinée sur nos montures chargées. A nous le grand large, on largue les amarres, on se marre, on est motivé, impatient, surexcité, je ne peux m'empêcher de commencer le mitraillage intempestif. Malgré un ciel voilé et quelques goûtes, il fait bon et nous sommes prêt à enquiller les kms.

Au sortir de Ouarzazate nous découvrons un paysage désertique, entre monts terreux marron/rouge et plaines caillouteuse, se profile une route. Une longue ligne droite qui mène au fin fond de l'Est marocain. Paysages grandioses dans lesquels nous évoluons, tout paraît démesuré. J'ai l'impression que le temps s'est arrêté, que la nature ne progresse plus depuis des millénaires, et que même l'Homme n'a put y remédier, mais ce n'est qu'une impression. Nous progressons vite sur cette route ( 20-25km/h ). Le temps passe vite car tout est nouveau et donc captivant.
 

MAROC VELO - 1
Peu de temps après avoir quitté Ouarzazate

 

Il nous faut à présent bifurquer à gauche toute sur notre première piste digne de ce nom. Pas de problème pour y circuler, on ce fait même doubler par une mobylette. Notre destination du jour : Tamsoult, village perdu dans une gorge, bâti sur les hauteurs, face à l'oued, sur les contrefort du moyen Atlas. Nous n'en sommes pas encore là, très loin même ! Il est difficile de parler en kms car entre pistes impraticables et route goudronnée l'écart est terrible, il est donc plus logique de parler en heures, même si, nous autres cyclistes amateurs, apprécions tout de même mieux la notion de kms ( il est beaucoup plus parlant pour un cycliste de dire que cette étape fait 95kms que de dire qu'il nous faudra ~10h... ).

Le premier village que nous traversons semble sorti de nul part. Comme tout les autres villages, il est bâtit à proximité de l'oued, qui fourni l'alimentation en eau des jardins / palmerais. Le contraste entre le sillons de l'oued gras de verdure et les terres arides quelques mètres à côté est surprenant. La nature semble avoir abandonné le reste de la terre pour ne laisser que les grèves des fleuves comme lieu de vie.
 

MAROC VELO - 2
Premiers villages en bordure de l'Oued

 

Lors d'une erreur d'appréciation de l'itinéraire, une femme berbère nous indique le chemin, mais avant de repartir elle nous propose le thé. Nôtre premier contact avec les villageois. Nous pénétrons ainsi au cœur de la kasbah en terre où aucune décoration superflue n’ornemente la pièce. Seulement le nécessaire et la télévision, oui oui, la télé d'où jaillit une musique forte diffusée sur l'équivalent de la chaine MTV marocaine. On ne pensait pas trouver l'endoctrinement télévisuel à grande échelle au fin fond des villages où l'électricité et l'eau courante sont un luxe récent. Il faut croire que c'est un des moyens les plus efficaces de contrôler une population, et ça, dans le monde entier. ( nous verrons plus tard un autre exemple encore plus flagrant en sortie du désert ).

Après avoir quitté les 3 femmes Berbères à qui nous venons d'acheter quelques galettes de pain tout en savourant le fameux thé à la menthe, nous traversons notre premier Oued. Nous entamons notre voyage pendant des épisodes de pluie plutôt exceptionnelle en cette saison. Les Oued nous réservent ainsi quelques surprises... Mais la terre à besoin d’eau !
 

MAROC VELO - 3
Une des nombreuses traversées d'Oued

 

Après une nouvelle série de coups de pédales au milieu de paysages grandioses, une traversée de village et un demi-tour pour erreur d'itinéraire, nous retrouvons le bitume qui doit nous conduire, après une très loooooongue ligne droite, vers le village de Assermo pour retrouver une nouvelle piste. Nous aurons beaucoup de difficulté à trouver la bonne piste. L'accueil des Marocains est extraordinaire mais leur sens de l'orientation un peu moins. Surtout lorsque les pistes mènent on ne sait où et que les villages si situent à peu près entre ici et là, par là bas, à peu prêt à 10 kilos…

Notre première galère «?recherche d'itinéraire?» vient de commencer.
 

MAROC VELO - 4
Terre rouge

 

Lorsque nous trouvons la piste, il est déjà tard. Nous mettons la gomme pour tâcher de rejoindre Tamsoult avant la nuit. Progression au cœur de paysages grandioses, un village perdu ici, un autre complètent paumé là, des enfants qui nous accostent : «?stylo! Stylo!?», la nuit qui se rapproche et toujours rien. Les cartes de Jean-Pierre ne sont pas assez précise pour être sûr d'être sur la bonne piste. On demande nôtre route :?«?c'est par là?» nous dit un jeune homme avec le sourire amusé. On suit ses indications en progressant au cœur du village sur des chemins/sentier où nous attirons l'attention de tous les villageois et enfants. Un homme nous accoste et nous fait signe de faire demi-tour. C'est la route opposé. Nous sommes ravis de devoir retraverser le village avec la marmaille qui nous colle aux vélos comme des abeilles autour d'un pot de miel. Heureusement notre indicateur se propose d'être notre guide. Hassan nous conduira à travers gorges et oued en cru jusqu'à Tamsoult, ou presque. A l'instar de l'orientation, la notion de kilomètres marocains pose là aussi quelques problèmes, 4-5 kms peuvent vite se transformer en 10. Bref, à 95kms depuis le départ, il fait nuit noir, il commence à pleuvoir et Hassan continue son chemin avec des «?c'est juste là?! ». Je m'arrête épuisé et «?propose?» à Sylvain de s'arrêter ici?: «?on pose la tente là, sinon je dors au bord du chemin?» lui dis-je un peu tendu... Epuisés, nous monterons la tente juste à côté du chemin, sur un petit monticule.


"Ode à la vie" : Tamsoult - Vallée du Dadès

 

MAROC VELO - 5
Réveil à Tamsoult, en face le village traversé la veille - photo Sylvain


Il a plu quasiment toute la nuit mais le réveil est majeur. A l'ouverture de la tente nos yeux s'écarquillent devant une gorge quelques dizaines de mètres en contrebas emmitouflée de verdure, face à nous le village traversé la veille. Quelques éclaircies laissent apercevoir un ciel bleu azur. Le village de Tamsoult est tout proche, nôtre joie est grande. Un copieux petit dèj ingurgité et nous voilà repartis. Nous alternons la traction du Babon Bob Yak : aujourd'hui c'est à mon tour. Objectif du jour : rallier les gorges du Dadès, en prenant un taxi à Skoura ( le taxi s'avérera être une solution quasi obligatoire pour réaliser nôtre parcours et rallier les villes importantes séparées de centaines de kms par des grandes routes, de plus nous n'avons que 2 semaines et nous jouons avec un timing serré ).
 

MAROC VELO - 6
Contrastes

Nous traversons le village au sol détrempé des pluies de la nuit, aux pentes abominablement raides mais dans un cadre superbe. Lorsque nous apercevons Toundout, village qui marque la fin de la piste humide, un cri de victoire jailli de nos gosiers, fier comme des bar-tabacs ( Artaban ), nous dévalons à toute vitesse la dernière piste. Nous avons faim et une auberge croise nôtre route. Mohammed le patron nous accueille avec sympathie. Nous mangeons beaucoup et il est déjà temps de reprendre la route.
 

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Sortir de Tamsoult requiert un certain effort, rien de tel pour se réveiller! photo Sylvain


Sur route goudronnée, c'est un autre univers, pas de choque, pas de ralentissement à cause de la terre humide mais une grande méfiance quant aux véhicules (surout les camions) qui circulent vite, mais avertissent avec le klaxon avant chaque dépassement, c'est une aide précieuse. L'ennemi le plus redoutable est le vent, de face où de côté il faut trouver une parade avec son coéquipier, ou lutter avec acharnement pour ne rouler qu’à 15km/h et se dire que c'est long, très long. Pour rejoindre Skoura, de longues lignes droites sont à dérouler. Le vent n'est pas trop gênant et les nombreux passages à gué nous amusent. Skoura nous voilà!

Tout en recherchant un taxi, Sylvain fait quelques courses et nous ramène des melons... fameux melons! En même temps, le cousin du vendeur a un ami qui connait le frère d'un oncle éloigné ( qui a un jour connu un ami habitant à Lyon ) et qui peut nous emmener. Bon j’exagère un peu mais c'est la joie du Maroc, une grande histoire de famille où le monde paraît si petit...

Les vélos sont accrochés sur le toit de la vieille Mercedes ( prions pour eux ) et nous partons pour Boumalne du Dades. Dans la voiture un jeune nous accompagne, il connait bien l'ardèche, incroyable! On hallucine, le type connait l'ardèche! Enfin, finalement il connait un certain Benjamin qui est allé (ou habite, je ne sais plus ) en ardèche...
 

MAROC VELO - 8
Vallée du Dadès au couchant


A Boumalne, nous faisons quelques courses à nouveau ( et oui, nous mangeons énormément, le vélo ça creuse... ), cherchons des chemises à manches longues pour la future traversée du désert, quelqu'un nous conduit dans le souk chez un marchand de bric à brac, nous propose des chemises à un prix exorbitant et repartons bredouille. Nous avons encore un peu de temps avant le coucher de soleil pour progresser dans les gorges du Dades, ce sera toujours ça de gagner pour le lendemain. Nous pédalons à nouveau au cœur de paysages grandioses, que de verdure autour des montagnes aux roches rouge, éclairées par le couchant. Quelle magnifique vallée ! Un camping s'offre à nous au moment de craquer d'épuisement. Le camping est chez l'habitant, ils offrent un coin de pelouse dans le jardin entretenu, et avec en prime toilettes et douche chaude. Pour 5 € !!! Dégustation de melons extraordinaires à la clef après le brin de toilette. La nuit sera bonne et parfumée au Jaouda*.
 

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Melon au camping ( ne pas confondre avec la blague des melons au porto... ) - photo Sylvain

 

* Jaouda = Nestlé au Maroc, représente pour nous l’odeur des flatulences…


"Toujours sur la ligne blanche" : Vallée du Dadès - Erfoud 

Comme chaque matin, il nous faut 1h pour plier bagages, hors petit déjeuner et toilette. Le voyage à vélo en autonomie demande une certaine organisation dans l'optimisation du pliage / rangement, de la répartition du poids et de l'accessibilité de certains éléments important tel que les bouteilles d'eau, l'appareil photo ou la carte.

Nous quittons le camping, la matinée bien avancée. La route qui rejoint les gorges du Dadès est relativement plate, jonchée de petites palmerais, de villages et surtout entourée de montagnes fabuleuse tel que les doigts de singes.
 

MAROC VELO - 10
Sublime vallée du Dadès


MAROC VELO - 11
Doigts de singe

 

Avec plus de temps, nous aurions put traverser toutes les gorges pour rejoindre celles de Todgha ( se prononce Todra ), mais nous nous arrêterons au point culminant d'où la vue plonge sur les derniers lacets plutôt raides et vertigineux. Pause thé / gâteau pour faire le plein de sucre au restaurant qui domine. Un groupe de motard rutilant de cuir s'amuse à se filmer un à un lors de l'ascension de ces lacets, créant un brouhaha nuisible au calme naturel de la vallée. Nous trouvons cela déplacé et culoté, car nous sommes ici des étrangers et le respect des lieux n'est pas une option. Pour se venger nous descendrons en même temps qu'un des motards et je prendrai un malin plaisir à rouler à tombeau ouvert pour lui gâcher la moitié de ça descente. Je revois encore Sylvain mort de rire arrivée en bas.
 

MAROC VELO - 12
Point culminant

 

Retour à Boumalne du Dadès après un copieux repas sur un toit d'auberge, en plein cagnard. De là, il faut à nouveau prendre un taxi qui nous conduira à Erfoud. Le taxiteur est excellent, un espèce de grand balèze qui touche la tête au plafond de la Mercedes, l'obligeant à conduire le cou courbé. Il nous parle du Shrink et de la Dream Box ( se prononce en roulant les R... ) qui permettent d'avoir toutes les chaines TV du monde gratuitement, ou presque, moyennant des connexions avec les voisins où je ne sais quoi, énorme !

Erfoud donne l'impression d'être une ville «?point de chute », un monde fou circule dans les rues, les tours opérateurs sont ici présents en grand nombre. C'est le point central pour les excursions dans le désert. Il faut dire que nous nous en approchons à grand pas. Sylvain me dit que Erfoud lui fait penser à Katmandou. L'ambiance doit être similaire.

Au lieu de nous déposer en plein centre, notre ami chauffeur se propose de nous conduire où nous devions aller à vélo. Ok, c'est cool, vu le prix payé, on ne va pas s'en priver. Mais manque de chance, il a beaucoup plu ces derniers temps et à peine sommes-nous sortit du bazard ambulant que nous nous retrouvons face à une route coupée par l'oued, noyée sous les eaux avec un fort courant, pas question de traverser. Des attroupements de chaque côté attendent la décrue. L'attente est ici tout un art.
 

MAROC VELO - 13
Oued Ziz en crue à Erfoud

 

Nous dormirons donc ailleurs, mais pas dans la ville où Sylvain avait pourtant trouvé un camping grâce à 2 gamins. Mais au vu de la zone et de l'état extérieur du truc, je refuse, certainement par erreur, mais là je ne le sentais pas. Nous nous retrouvons donc à parcourir l'extérieur de la ville en pleine nuit, au sols détrempés sur lesquels il nous est impossible de planter la tente, pour finalement trouver un hôtel grand luxe où nous passerons la nuit après de longues négociations sur les tarifs. Il est vrai que nous ne sommes pas venus au Maroc pour dormir dans des Hôtels spécial Club-Med mais des fois, on pas trop le choix...
 

"A perte de vue" : Erfoud - Erg Chebby "Chez Yasmina"

Après une nuit remarquablement bonne malgré le tonnerre et la tempête qui s’est déroulée, nous petit-déjeunons dans la salle de restauration. Nous nous gavons de pain industriel et de jus d’orange au goût de détergent. Et les touristes viennent au Maroc pour cela?!

Aujourd’hui nous devons rouler jusqu’à la kasbah chez «?Yasmina?», située sur les flancs de l’Erg Chebbi (Erg = désert de sable, à l’inverse Reg = désert de cailloux ). La route la plus directe à emprunter est toujours barrée par l’oued Ziz qui semble avoir grossi dans la nuit, pas étonnant au vu des fortes pluies nocturnes. Il nous faut donc cheminer sur de longues lignes droites jusqu'à Rissani pour trouver un pont. Un des problèmes auquel nous n’avons pas songer est que les ponts sont plutôt rares et que lorsque les oueds sont en crues, il faut prendre son mal en patience ou affuter les mollets. Le temps étant compter, les mollets se chargeront de dérouler le bitume face au vent intense rencontré jusqu’à la piste menant chez Yasmina.
 

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Sur la route qui permet de contourner l'oued en crue et rejoindre un pont à Rissani - photo Sylvain


Nous évoluons plein sud dans les prémices du désert et cela nous confère une motivation pour avancer, lentement (13km/h maxi) sur de longues lignes droites, face au vent. Le panneau indiquant l’auberge nous enchante, cela annonce l’approche des dunes de Chebby ( ou Cheb Mami ). Le Bob Yak se dénomme maintenant Bob Chebby…
 

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La porte de Rissani

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Plein sud

Nous bifurquons plein Est sur la piste menant à l’Erg. Cette piste pré désertique nous donne l’occasion de faire connaissance avec un de nos pires cauchemar?: les vaguelettes ( ou tôles ondulées selon Alexandre Poussin et Sylvain Tesson dans leur livre «? On a roulé sur la Terre?». Ils expliquent que les vaguelettes se forment à cause des amortisseurs de véhicules ( 4x4 essentiellement ). Elles nous donneront du fil à retordre, mais pour l’instant ce n’est qu’une courte découverte pour accéder au paradis de l’auberge _se dit Dar, comme Dar Daïf…_ Yasmina où nous nous ressourceront dans un cadre féérique, au cœur des dunes, dans les lauriers roses et le cul dans la piscine. L’hôtel est presque vide, visiblement les attentats de la place Jemaâ El Fna ont eu un impact sur le tourisme. Mais c’est un sujet qui semble tabou lorsque nous l’abordons avec les habitants, nous entendrons souvent?: «?il y a un groupe qui vient demain…?».
 

MAROC VELO - 17
Les vaguelettes ( ou tôles ondulées ) - photo Sylvain


MAROC VELO - 18
Erg Chebby et "Chez Yasmina" en vue - photo Sylvain

Nous ne résistons pas à l’envie de gravir les dunes si proche et évoluons pour la première fois sans nos montures. Le désert de dune est magnifique, long de 25kms et large de 5, il n’est pas très grand mais selon Jean Pierre c’est le plus esthétique du Maroc.
 

MAROC VELO - 19
Le thé - photo Sylvain


MAROC VELO - 20
Premiers pas dans l'erg


MAROC VELO - 21
Erg Chebby ( voir aussi Maroc 2009 )

Après un nouveau repas pantagruélique, jaoudesque et aux fous rire à se plier en 4, nous nous installons dans nos chambrées?: nous avons choisi de dormir dans les tentes Berbère, avec les fourmis-scarabée invincibles.

 

MAROC VELO - 22
Les tentes Berbères


MAROC VELO - 23
Miam miam! - photo Sylvain


MAROC VELO - 24
Chez Yasmina - photo Sylvain

 

"Après d’âpres hostilités" : Erg Chebby - Taouz

Nous avions choisi de contourner l’Erg par une piste similaire à celle qui mène à l’auberge mais le patron nous dissuade un peu en nous disant que à cause des crus actuelles, il y a des chances que nous devions rebrousser chemin tout à la fin, pour rejoindre la route. Nous ne prenons pas le risque de perdre une journée et mettre en péril notre traversée du désert qui constitue l’objectif phare du voyage.

Il est temps de revenir sur nos pas et nous enfourchons les bicyclettes avec un souvenir mémorable de cette auberge. Nous atteignons Merzouga où nous sommes accostés pour faire des treks à cheval, en 4x4, à pieds, où même nous emmener en Taxi… Nous filons vers Taouz sur la dernière route goudronnée. Taouz étant le dernier village avant la piste désertique. Il n’y a personne sur cette route si ce n’est quelques camions qui font voler le sable de la route, il nous faut couper notre respiration et fermer les yeux pour ne pas être ensablé. Le paysage est extrêmement aride, ce n’est plus un aperçu du désert, c’est le désert?!
 

MAROC VELO - 26
Au bout de la route : Taouz
 

A Taouz nous faisons le plein de vivres et d’eau dans la seule épicerie qui semblait bien fermée, mais comme à l’habitué, quelques habitants sortent de nulle part et indiquent l’épicerie, le téléphone arabe fonctionne bien et dans les minutes qui suivent, l’épicier nous ouvre. Visiblement on le réveil, il n’est pas d’humeur…

Nous demandons conseil sur la route à suivre à notre amis qui a contacté l’épicier, la réponse est directe et déprimante?: «?pas possible, l’oued?» le signes de la main indiquent que l’eau déborde?! Or nous avons effectivement deux Oueds à traverser (Oued Ziz et Oued Rheris), d’après lui le premier doit passer mais l’autre pas possible.

Nous restons assis sur un pauvre banc et se concertons, dépités, des doutes et questions restent sans réponses. Trois enfants sont restés à côté de nous. Une petite fille fait tomber le vélo de Sidi Ben Rylvain et se le prend sur la cuisse, chargé à mort… Sylvain libère son petit membre emprisonné, elle ne bronche pas, pas un mot, pas une larme. Je pense que chez nous le gamin aurait hurlé jusqu'à la consolation parentale.

Tout cela ne nous aide pas beaucoup. Au moment de renoncer et prendre une route parallèle, un pote de nôtre ami précédent se joint à nous et propose de nous faire traverser les 2 oueds le lendemain, moyennant une forte rente. La réflexion pour accepter fut courte, il nous conduira à l‘ancien village Berbère pour y passer la nuit. Nous y rencontrons sa mère et sa sœur, sa mère nous parle et ris très souvent, c’est une femme très agréable mais nous n’apercevons qu’un faible morceau de peau de sa sœur, a-t-elle commis une faute énorme pour lui affliger cette punition?? Nos savons bien que non. Nous passerons la nuit chez Saïd, dans sa chambre où nous buvons le thé accompagné de jus de datte et de ses amis et cousins. Sylvain, grand curieux de nature, questionne à tous va et les discussions sont intéressantes, nous réussissons à parler ouvertement en faisant attention aux sujets sensibles tel que la femme ( Saïd nous mime une fessée lorsque nous parlons des filles en jupes, croisées à Ouarzazate. Nous débattrons sur ce sujet maintes fois avec Sylvain par la suite. ). Il est temps de se coucher sur les tapis Berbère, la journée suivante sera rude.
 

MAROC VELO - 27
Chez Saïd

 

"Les grands voyageurs" : Taouz - Hassi-Fougani

Nous petit déjeunons dans la maison familiale de Saïd après avoir préparé nos affaires. En guise de fortifiant pour la longue journée à venir, nous nous contenterons d’un restant d’œufs brouillés accompagnés d’un fond de boîte de sardine pour 3. Il n’y a pas que ça bien sur, le pain et le thé berbère sont de la partie.

Pour sortir du village nous empruntons une piste caillouteuse qui mène à la piste principale, celle du feu Paris-Dakar. La piste est bonne, nous éructons de joie et chantons à tout vas «?Afrique Adieu?». Pour contourner le premier oued nous quittons la piste et prenons les chemins de traverses, ou presque sentiers de traverses. On franchi une portion boueuse dans laquelle je manque de tomber à plusieurs reprises. Les pieds plein de boue, je m’arrête pour les nettoyer, face à un paysage grandiose. Nous poursuivons en direction de la première partie sableuse à franchir. Il est extrêmement difficile d’évoluer à vélo sur une piste sableuse, on apprend très vite à ne pas s’épuiser inutilement en essayant de retenir le guidon qui s’enfonce à gauche ou à droite tout en pédalant comme des forcenés pour garder un peu de vitesse. La solution irrémédiable est de descendre du vélo et pousser. Les pieds s’enfonce et glisse dans le sable, une main sur le guidon et l’autre tirant le vélo par la selle, en faisant attention à ne pas s’écorcher le mollet dans la pédale à chaque pas.
 

MAROC VELO - 28
En route pour le désert ! photo Sylvain


MAROC VELO - 29
Entre pistes et chemins de traverse

 

Premier épisode sableux franchi, nous poursuivons sur piste. Nous nous gavons de gâteaux type petit LU marocain pour se refaire une santé. Le long défilé de bouteilles d’eau chaude vient de commencer. Il fait chaud mais c’est tenable. Nous progressons bien pour l’instant. D’autres zones de sable sont à traverser, nous alternons la pousse du vélo et le pédalage. Il m’est impossible de dire combien de fois nous sommes descendus et remontés sur nos montures, le mouvement logique et normal deviens très agaçant, tous les 10 mètre il faut descendre… Autant pousser tout le temps?!
 

MAROC VELO - 25
Vers l'ensablement - photo Sylvain


MAROC VELO - 32
On joue à pousse-vélo & chasse-mouches - photo Sylvain


MAROC VELO - 33
Etendue sableuse

 

Plus tard Saïd prendra la sacoche du Bob tracté par Sylvain ; dans le sable, le bob n’en fait qu’à sa tête?: quand Sylvain tente une courbe, ce satané bob veut prendre la tangente et tire droit. L’effort est encore plus intense pour Sylvain qui s’asperge d’eau non traité toutes les heures pour tenter de faire baisser de quelques degrés la température de son corps. Il fait un peu plus de 40° et le soleil est à son zénith. Comme si nous n’avions pas assez de difficultés à progresser, les mouches nous assaillent et se posent n’importe où, sur la bouche, le nez, les yeux, tout y passe, elles en ont après notre sel de transpiration. Je commence à sérieusement m’énervé après ses foutus insectes qui ne servent à rien si ce n’est nous les briser.

Nous traversons un las sec, le décor est digne de Stars Wars, rien de parait pouvoir vivre ici, tout est sec et inhabité. Seule la piste fait apparaitre la trace des hommes. Nous poursuivons notre route pour atteindre le village de Hassi-Remlia dans l’après-midi où nous nous arrêtons pour manger.
 

MAROC VELO - 34
Sur le lac avec Saïd et sa bécane - photo Sylvain

 

Je n’arrive pas à manger et grignote en regardant Sylvain se remplir le ventre comme à son habitude. La pause est longue mais il faut bien cela, le sommeil me guète et il me semble bien avoir fait quelques micro siestes. Toute bonne chose à une fin et l’objectif du jour est de rallier le village de Hassi Fougani L’épreuve qui nous attend à la sortie du village va être terrible?: le deuxième oued à traverser s’étale sur 6kms. On pourrait croire que le fleuve est large de 6kms, mais non, le fleuve s’étale en petits rameaux souvent asséchés. La difficulté est que durant 6kms il n’y a que du sable sous forme de petites dunes. Cela me fait penser à un marécage sans eau ni boue mais avec de la végétation noyée dans le sable.
 

MAROC VELO - 35
Etendue désertique - photo Sylvain


MAROC VELO - 36
Traversée à gué aidés des 3 gamins

 

Pour cette traversée nous aurons la précieuse aide de 3 gamins du village qui pousseront nos bicyclettes avec ferveur. Nous n’avons plus qu’à tenir fermement le guidon pour ne pas chuter la tête la première stoppée net par le sable… A la croisée de l’oued liquide, nous devons soulever une à une les montures de Saïd pour ne pas noyer le moteur et de Sylvain pour ne pas noyer les sacoches non étanches contrairement aux miennes. Le jeu du pousse-pousse recommence et prend des airs de courses poursuite. Nous nous épuisons à nous amuser.

Les gamins nous quittent à la «?fin?» des difficultés. Je saigne du nez, certainement la chaleur et l’effort intense. Ca ne s’arrête pas, je roule avec un mouchoir dans le pif.

Après 80kms, une crevaison et quelques débordements vocaux de ma part, nous nous arrêtons à 10kms du village, en plein milieu d’un plateau épineux qui n’en finit plus. Un pick-up à miraculeusement croisé notre route (nous soupçonnons Saïd d’avoir usé du téléphone arabe voyant avec inquiétude le soleil baissé dangereusement). Nous nous retrouvons vite à l’auberge du propriétaire du pick-up… Cola à la clefs et français en 4x4 nous félicitant de notre exploit. La nuit sera Jaoudesque et nous nous séparerons de Saïd le lendemain.


"Les lendemains qui tuent" : Hassi-Fougani - Oum-Jrane

Mise en bouche copieuse ce matin à l’auberge. Nous saluons Saïd et ses dernières explications sur le chemin à suivre et quittons Hassi-Fougani pour rejoindre Oum Jrane où Jean Pierre nous à conseiller de nous rendre chez Nasser le fils du Rô. J’ai eu l’occasion de rencontré le Rô lors de mon précédent voyage.

Nous embrassons l’horizon et déroulons les premiers kms sur un ancien lac, l’ambiance matinale est exceptionnelle, il ne fait pas encore trop chaud et nous sommes frais comme des cardons. Mais la fatigue des étapes précédentes se fait sentir et le mal de fesse qui me tanne depuis déjà plusieurs jours commence à atteindre une intensité telle que chaque bosse me procure une décharge. La suite promet d’être redoutable.
 

MAROC VELO - 37
C'est le désert ! - photo Sylvain

 

Nous progressons toujours au cœur de paysage grandioses, des montagnes ensablés aux steppes arides nous entourent, tout est clair et jaune. Nous ne passons pas loin d’un des premiers postes militaire à la frontière de l’Algérie. Il y a tout de même une maison sortie de nulle part, un gamin qui accourt et demande de l’eau?! Mais qu’est ce qu’il fait là tout seul?? et pourquoi nous, qui devons faire très attention à la gestion de l’eau, devrions lui donner à boire?? C’est lui qui habite ici, comment fait-il normalement?? Cette demande nous laissera bouche bée.
 

MAROC VELO - 38
Mirage

Nous nous arrêtons devant l’auberge «?Dinosaure Kem Kem?» ( à la berbère se prononce «?Dinosahore kem kem?» en roulant les R… ) où nous sommes conviés à boire le thé accompagnés de cacahuètes. Les cacahuètes marocaines n’ont rien à voir avec celles que l’on trouve partout en France, elles sont grosses, encore enrobées d’une petite «?peau?», non salées et excellentes en goût. La vraie cacahuète n’est pas une petite mer… trop salée.
 

MAROC VELO - 39
Auberge "Dinosahore Kem Kem "

Nous reprenons la route et franchissons les dernières mini-dunes de sable. Nous rencontrons à nouveau quelques vaguelettes sur une loooongue piste. Une pause s’impose. Une série de 4x4 rutilants se refont le Paris-Dakar en oubliant qu’ici on vit.

Nous atteignons Oum-Jrane non sans petits coups de sang de ma part, le mal de fesse m’empêchant de me concentrer sur l’effort physique... La journée fut longue et éprouvante.

Nous profiterons du reste de l’après-midi pour se balader dans le village et se reposer chez Nasser. Nasser, nôtre hôte, nous offre le thé puis du lait chaud sucré avec des biscuits, nous nous refaisons une santé. Nasser doit encore travailler dans les champs avec son frère et son cousin. Nous les accompagnons et en profitons pour visiter les jardins.
 

MAROC VELO - 41
Chez Nasser

 

Au repas nous dinons avec les frères, cousins et amis de Hassan. Bien sûr les femmes ne sont pas conviées. Nous avons put apercevoir sa sœur lorsqu’elle nous a ouvert la porte à notre arrivée. Voyant nos visages de mâles, elle à très vite déguerpie et laissé place à son frère. Ici, l’homme est le maitre. Triste côté de la religion ( ou culture ? tradition ? ) qui créée un fossé entre la gentillesse et l’hospitalité d’un peuple envers son prochain (et plus envers l’étranger ) et cette restriction abominable qui concentre la femme au foyer et à un contact envers les autres très restreint. On dirait que l’évolution de l’Homme, qui doit tendre logiquement vers une égalité parfaite entre les 2 sexes au fil des temps, n’a pas eu lieu ici. ( Dans le train lors de mon retour de Corse quelques mois plus tard, je ferai la connaissance d’une fille d’origine Marocaine, musulmane, croyante et pratiquante ; elle me fera légèrement changer d’avis au sujet de la soumission des femmes ou de l’idolâtrie du sexe mâle dans beaucoup de pays islamique car, selon elle, le Coran dit l’inverse et ce sont plutôt des traditions culturelles, ancestrales qui confèrent cette inégalité. J’ai appris beaucoup de choses intéressantes sur le Coran durant cette heure de train passée avec elle, merci…) Malheureusement dans certains pays, la condition des Femmes est encore bien pire qu’au Maroc. Les droits de l’homme n’ont pas fait comme Coca Cola, il reste encore de nombreuses régions dans le monde où ils ne sont pas implantés… Néanmoins et heureusement l’évolution lente est bien existante, et les droits de la femme sont vouées à tendre de plus en plus vers ceux de l’homme, Inch Allah…

Je m’écarte du sujet du voyage, mais cela fait aussi parti des voyages, de la rencontre avec d’autres cultures, et permet de nourrir l’esprit critique, de s’ouvrir au monde sans barrières, en se faisant sa propre opinion qui ne sera pas dictée par divers médias corrompus.

A l’heure du diné, nous nous retrouvons donc dans la pièce qui correspondrait à la salle à manger et, assis sur les matelas au sol, nous dégustons un gigantesque couscous. Nous piochons dans notre espace de nourriture face à nous, dans le plat commun. Le dessert se composera de nombreuses tranches de melon et pastèques au goût incomparable à celles que l’on peut trouver en France. On finira le repas avec du petit lait que Sylvain aura du mal à digéré alors que je m’en pourlèche les babouines. A ce moment là, la télévision est en marche et le bombardement propagandiste lobotomise les cerveaux avant de se coucher. Sylvain lance quelles questions à la volée sur la guerre en Lybie qui sévie actuellement. Pour Hassan et ses amis, Sarkosy est un ami, c’est quelqu’un de bien, il à sauvé le peuple Libyen… On tente vainement de lui donner une explication simpliste concernant les richesses pétrolières, et les visites de Kadafi à Sarkosy, entre bons amis peu de temps avant le conflit. Une goutte d’eau pure dans un océan d’immondices médiatiques.

La nuit sera bonne, nous sommes accueillis comme des rois et les draps de fêtes ont été sortis en notre honneur, nous dormons comme des bébés jusqu’à 6H du matin…

"Un âne plane" - Oum-Jrane - Tazarine

Réveil brutal, des mouches nous assaillent, les poules caquettes, les chèvres et le bouc béguètent, les vaches meuglent, l’âne brait et nous pestons de ne plus pouvoir dormir.

Nous faisons nos adieux à Hassan et partons pour sortir définitivement de notre périple désertique. Mais avant de rejoindre la route goudronnée il nous faudra affronter les vaguelettes durant plusieurs kilomètres, une rude épreuve pour le fessier. Sylvain aura l’occasion de déglutir en bord de route son petit déjeuner aux crêpes grasses et au lait frais. Nous quittons le milieu hostile en retrouvant quelques villages. Lorsque nous trouvons enfin la route, c’est le bonheur mais nous sommes déjà épuisés et nous n’éructons pas de joie comme nous avons l’habitude… Nous stoppons net notre progression et nous adossons à une maison. Personne aux alentours si ce n’est 3 ouvriers dans une maison en face. Tout à coup, un ancien viens nous voir et nous demande «?vous voulez le thé???», on se regarde légèrement abasourdi, bien sur que oui?! Il ne faut pas longtemps pour que 2 autres personnes viennent se joindre à nous. Adossés au même mur, une discussion s’entame comme le pain trempé dans l’huile d’olive accompagné du thé servi sur un plateau?! Nos nouveaux amis ont la discussion facile, l’un à déjà travaillé en Espagne, l’autre est instituteur dans le village de notre arrêt providentiel. L’instituteur nous invite à visiter l’école, nous acceptons volontiers. Au pied de la porte de la salle de classe, nous sommes salués par les élèves et les autres instits viennent à nous avec les ouvrages scolaires, quelle joie de vivre ce moment. Nous discutons de la scolarité, du français obligatoire, on nous montre les livres de français, on parle de la France, de notre périple. C’est génial?! L’instituteur nous propose même de dormir chez lui, nous refusons à maintes reprises car notre route est encore longue pour descendre à Zagora. Si nous n’avions pas d’obligations de rentré pour retourner travailler, nous n’aurions pas à nous presser pour effectuer nos étapes. Néanmoins, contrairement nôtre hôte précédent, Hassan, nous ne partons pas travailler à la mine de cuivre, en tenu de mineur, à 23h…
 

MAROC VELO - 42
On the road again

Il est temps de repartir. Avant de rejoindre la grande route, nous croisons un énorme 4x4 sur rangé sur le bas côté. Deux européens sont en train de manger accoudés au capot. En passant à côté, l’un d’eux nous lance d’un?air hautain «?Vous êtes perdu ou quoi?!?». Demi-tour instantané, je rejoins Sylvain qui s’est arrêté et leur dit que ce sont eux qui doivent être perdu, en 4x4 sur le bitume, qu’est ce qu’ils foutent là??! Nous échangeons quelques mots, les types sont Belges et font une traversée de l’Afrique en 4x4, nous leur contons à notre tour l’objet de notre voyage. Avec un air narquois ils nous disent «?on en a vu à vélos qui faisaient des cols…?». On se tait et nous repartons, enragés de l’état d’esprit de la civilisation européenne.

Sur le bitume nous filons assez vite mais le vent de face nous ralenti. Les lignes droites sont longues. Nous avalons les derniers kms pour rejoindre Tazarine et arrivons exténués. Il était temps, une espèce de mini tempête fait rage alors que nous nous sommes réfugiés dans un bar où nous buvons et mangeons. Nous trouverons un hôtel type Club Med, désert, où nous plantons la tente dans la cours extérieur, sorte de terrain vague où règnent en maitre les chats de gouttières se nourrissant dans les poubelles de l’hôtel… Nous plantons la tente à quelques mètres d’une voiture désossée et dinons dans l’hôtel avec notre popote. L’accueil est bien loin de celui des berbères rencontrés précédemment. Nous sentons l’approche de la civilisation.
 

MAROC VELO - 43
Au panneau "Tazarine"


"Station service" : Tazarine - Vallée du Drâa chez "Sidi Mouloud"

Aujourd’hui c’est repos, nous faisons le plein de forces. Piscine, bouffe, bouquin, repos. Mais nous ne resterons pas une nuit de plus dans ce repère de goitreux. Nous partons à la recherche d’un taxi en milieu d’après-midi. Nous allons assister là au bonheur de la négociation des tarifs. Quand on parle de «?voleurs de poules?», on exagère toujours un peu, mais pas tant…

Dans Tazarine nous croisons mendiant et pauvres à tout va, cette ville à récupéré les malheureux de la société. Nous recherchons un véhicule pour nous conduire à l’intersection de la route qui mène au grand Sud, vers Zagora. Nous nous dirigeons vers un taxi et réveillons le taxiteur à l’arrière. Celui-ci nous demande rien que 4000 dirhams pour faire une distance qui n’en demande que 200 ou 300… On refuse abasourdis. Notre recherche se poursuit dans la rue principale, après plusieurs tentatives, nous croisons notre taxiteur préféré qui s’arrête, il nous demande maintenant, tenez-vous bien, 150 dirhams?! Incroyable?! On accepte. Les vélos sont chargés sur le toit et nous partons. On comprend mieux la baisse du tarif quand on finit par se retrouver à 10 dans la 304 pigeot break?!

Arrivée à destination nous prenons notre temps et nous dirigeons sur la piste qui mène à Zagora le long de la vallée du Drâa, recouverte d’une immense palmeraie sur des dizaines de kms.
 

MAROC VELO - 44
Nous fûment à dix...

 

Nous trouvons un emplacement pour planter la tente, près d’une maison inhabitée. Nous apprendrons plus tard que cette bâtisse appartient à Sidi Mouloud. En attendant, la tente est montée et la popote chauffe avec à l’intérieur nos éternels nouilles assaisonnées, pendant que nous dégustons des extraordinaire melons gorgés de sucre. Plus tard viendra ( entre autres ) un charmant bonhomme, il fait nuit et le gars à une machette à la main, il nous demande ce que nous faisons là, Sylvain, arrivé le premier sur le lieu de la discussion, lui explique que nous ne faisons que passer, que nous n’allons rien abimer etc etc… Le gars nous dit «? c’est chez Sidi Mouloud?!?» C’est bien… et alors?? Il n’est pas là ton Sidi Mouloud et on a planté la tente pour aller se coucher dans pas longtemps... Après quelques minutes de négociations, Sylvain et son grand sens de la discussion calme le type qui finit par s’en aller en nous serrant la main… Les vélos ont aussi leur effet dans ces moments là. En voiture nous aurions certainement dû quitter les lieux.
 

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Chez Sidi Mouloud, à gauche on devine la gigantesque palmeraie de la vallée du Drâa - photo Sylvain

 

La nuit sera bonne et pleine de rêves ( Sylvain me racontera plus tard que je me suis réveillé en pleine nuit en hurlant «?qu’est ce que vous faites là?! qu’est ce que vous faites là?!?», ce qui lui flanqua une trouille bleue… ).


"Le Sud" : Sidi Mouloud - Zagora


Cap sur Zagora, la ville qui mène droit vers le grand Sud, le Sahara et la Mauritanie. Nous longeons pendant un long moment la rive gauche de l’oued Drâa et sa gigantesque palmeraie. La vallée est reconnue pour ses dattes et sa beauté. La piste que nous empruntons longe la palmeraie et passe au cœur de lauriers roses en fleurs, et en plein cœur de petits villages. C’est magnifique mais cette piste devient de plus en plus chaotique, à tel point que nous décidons de rejoindre la route de l’autre côté de l’oued, non sans encombre bien sûr…
 

MAROC VELO - 46
Il a chargé la mûle !


MAROC VELO - 47
Slalom entre les palmiers pour rejoindre a route


MAROC VELO - 48
Passage à gué sur l'Oued Drâa - photo Sylvain

 

Après avoir franchi l’oued à gué, nous nous retrouvons sur le bitume et filons plein sud au cœur de la vallée du Drâa. Nous franchissons une mini gorge après le repas de midi dans un restaurant classique où tout le monde s’est affolé pour faire les courses et nous servir… Nous avons hâte d’arriver à Zagora et redoublons d’intensité sur les derniers kms, on frôle les 40km/h dans des faux-plats descendant, une course-poursuite s’engage et je ne ferai pas long feu avec la remorque. Zagora nous voilà, et voilà les attrape-touristes en trombe ! L’un d’eux nous vante les qualités d’un camping. Après le thé on le suivra.

 

MAROC VELO - 49
Le camping de Zagora


Zagora est une grande ville, ça brasse de partout. Qui dit ville du sud dit qu’il fait chaud, 38 la journée. La nuit il faut attendre 23h, minuit pour se sentir bien.

Le camping se situe en plein cœur de la ville mais se fond dans la palmeraie et à des airs paradisiaque. Palmiers, fontaine, peintures bariolées, le tout cloisonné de façon circulaire, aux allées traversantes où les chats jouent… au chat et à la souris. Le coin est idéal pour marquer la fin toute proche de notre aventure. Le camping est peuplé de babas cool au look genre «? j’suis peace moi!?» et ça sent l’herbe à plein nez… Nous y rencontrerons même un français des Hautes Alpes, son «?style?» est sensé montré qu’il sort du lot, que c’est un rebel… N’est-il pas plutôt en plein dans le concept de la mode rebel ? Et la mode n’est-elle pas un pure fruit du commerce, du système des marcher, du profit, en clair du capitalisme ? Chacun est libre de faire ce qui lui plait mais n’est pas rebel celui qui le montre à sa mode vestimentaire associé à la musique qui va avec en en faisant un culte absolue.

Lors de notre première nuitée au camping, sous la tente dans la cours d’entrée, nous sommes réveillés en pleine nuit après avoir difficilement réussi à s’endormir à cause de la chaleur, par des chants, de la musique, les phares d’une voiture à 3 mètres face à notre tente, cette joyeuse fête durera jusque tard dans la nuit.

"C’est comment qu’on freine ?" : Zagora et dune de Tinfou

Malgré la nuit animée et peu reposante, nous partons à quelques 25kms pour visiter la dune de Tinfou. On ressent à nouveau l’approche des zones désertiques, derrière les montagnes au loin doit se profiler les prémices du Sahara, peut-être à traverser lors d’un prochain voyage ??

L’Erg de Tinfou se compose d’une seule grosse dune et quelques petites à côté, rien de comparable avec l’Erg Chebbi. De plus, une espèce de château où flotte le drapeau américain, «?domine?» la dune. Il est tenu par des allemands. C’est un hôtel à l’intérieur luxueux, nous ne nous y arrêtons qu’un court instant pour boire de l’eau. Au retour, à la vue d’un gamin se rapprochant dangereusement de nous à vélo, nous pensons qu’il viens encore nous soutirer quelques copecks ou stylos… Nous prenons nos jambes à nos coups et filons comme des forcenés, le vent dans le dos pendant quelque instant nous donne des ailes, une fois notre assaillant semé, nous ne ralentissons pas le rythme et continuons à vive allure pour pénétrer dans Zagora. C’est notre dernière visite à vélo et nous n’avons plus peur de nous fatiguer. Une pause repas dans un restaurant en bord de route nous redonnera des forces.

De retour au camping où nous avons laissé notre matériel pour la journée, nous prenons du bon temps.

"L’arrivée du tour" : Zagora - Ourzazate "Dar Daïf"

Nous repartons après avoir réclamé nos serviettes disparue par mégarde… Aujourd’hui les kilomètres défilerons sous les pneus chaud du taxi Mercedes jaune. Nous sommes la veille de notre départ et la route pour rejoindre Ouarzazate où nous devons passer la dernière nuit est longue.

Nous prenons un taxi sur la place réserver à cet usage. Le trajet se déroulera au rythme des toussotements de mon gros et transpirant voisin de droite, et au vieillard aveugle à la gauche de Sylvain ne pouvant pas deviner que celui-ci prend une place entière.

Arrivés à destination, nous déjeunons dans un restaurant, tranquillement. Nos pensées vagabondes entre les premiers jours de pluie dans les contreforts du moyen Atlas et le lent changement du décors pour tendre vers la sécheresse du désert.

Pendant que Sylvain médite en solitaire je m’en vais revisiter le Souk. Nous reprenons les vélos seulement pour rentrer à Dar Daïf. Nous faisons le trajet lentement et profitons des derniers instants de vélo. Je ne me rend pas compte de la fin du périple, mon attention commence à ce focaliser sur le retour en France où de nombreuses tâches administratives m’attendent, le retour à la civilisation. Le choc sera brutal.

Pour le moment nous savourons le délices de Dar Daïf, le thé a la menthe au goût inoubliable, les gâteaux qui l’accompagnent, la piscine, le chant des oiseaux, le personnel on ne peut plus accueillant et … nos amies les mouches ! Mais comment se plaindre après avoir vécu quelques instants de vie berbère chez qui les congés payés et le RMI font sourire ?
 

MAROC VELO - 50
Dar Daïf


"Bijou Bijou" : Ouarzazate "Dar Daïf" - Paris

Une dernière nuit passée dans l’oasis Dar Daïf et les vélos reprennent leurs allures de tas de ferrailles cartonnés, résistant à tous les chocs… enfin on l’espère à nouveau !

Nous serons reconduits à l’aéroport de Ouarzazte après un inoubliable et copieux petit déjeuner.

Le retour en avion sera consacrée à la méditation et à l’éternel retour.

A Paris nous dinons et dormons chez les parents de Sylvain. Il nous faut partir tôt le lendemain pour cause RDV chez le notaire, retour choc…

Epilogue

Quel périple inoubliable! Même si celui-ci n’a duré que 15 jours nous en revenons avec une tout autre approche du voyage à vélo et plus particulièrement de l’évolution dans un milieu hostile tel que le désert. Cela laisse songeur et rêveur, maintenant, pourquoi ne pas imaginer une traversée du Sahara et rallier Dakar ? Ou longer les montagnes du Pamir au cœur de l’asie centrale ? Ces aventures ouvrent l’esprit, transforment définitivement l’âme. Quand on à l’esprit vagabond, avec soif de découverte, d’aventures et de sensations, voyager donne les ailes de la liberté.
 

REMERCIEMENTS 

Un grand merci à Jean-Pierre pour ses précieuses informations et pour son accueil à Dar Daïf. Merci à toute l’équipe de Dar Daïf, aux femmes berbères qui nous ont offert le thé, aux instituteurs, à Hassan et sa famille, à Saïd et sa famille.
Merci aux parents de Sylvain pour leur hospitalité à l’aller et au retour, et pour les excellents sandwichs !
Merci à mon père et Mylène ( sœur de Jean-Pierre ) sans qui nous n’aurions peut être pas fait ce voyage, merci à ma mère.
Et bien sûr merci à mon compagnon Sidi Ben Rylvain qui à dut me supporter durant ces 2 semaines !
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MAROC - CARTE VELO

 

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