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Septembre/Octobre 2013


QU'ON VOIT DE L'AVENTURE

Ou comment visiter l'Albanie à vélo en partant de Chambéry

 

J1- Partir
J2 - 13euros, 15%, mi-face mi-côté
J3 - Panneaux farfelus et tomates
J4 - Qu'on voit de l'aventure
J5 - On ne dirait pas mais le sel, ça change tout
J6 - 18%, réflexion et repos
J7 - Overdose de calamares
J8 - Ancona la cosmopolite
J9 - Ferry
J10 - Un petit pas en Albanie, un grand pas dans l'inconnu
J11 - Pluie, vent, froid : tempête
J12 - 3 Pianos a queue
J13 - Un cauchemard
J14 - Du mieux
J15 - Un col, des toboggans a 10% et une invitation
J16 & 17 - Fin de la Riviera Albanaise et journée de repos
J18 - Albanie, Grêce : même combat
J19 - Au coeur des montagnes grecques

J20 - Manger un café grec
J21 - Vent favorable
J22 - La Ville de pierre
J23 - L'envers du décor
J24 - L'inévitable ?
J25 - Un rêve d'ado
J26 - Un peu de pédagogie
J27 & 28 - Adieu Albanie
J29 - Bonjour Ancona
J30 - Le Retour

Commentaires

 

Partir
J1 - Vendredi 20 Septembre 2013
Chambery -> Susa
176kms, 7h45, 22.7km/h, 2140m


Confiture de myrtilles sur du pain. Voilà le dessert de mon premier repas libre. Pensée pour Mylène et pour père qui ont cueillis et cuisinés les myrtilles pour en faire une succulente gourmandise.
Vautrer sur mon tapis de sol, soutenu par mon sac de couchage non encore deplié,  les jambes de part et d'autre de la popotte, je digère.
Il m'aura fallu attendre 20 jours pour partir enfin. 20 jours à trop reflechir, 20 jours à ne pas bien dormir, 20 jours sans m'entrainer comme je l'aurais voulu. 

C'est la boule au ventre que nous quittons Chambery. Nous ? Oui, JB, en fidèle ami, m'accompagne lors de cette première étape. C'est entendu, nous nous séparerons au col du Mt Cenis.

Ainsi le départ est lancé à 8h30. Direction la vallée de la Maurienne puis Modane et la haute Maurienne dont suivra la seule ascension du jour, le Mt Cenis.
JB m'ouvre la route afin que je puisse profiter de l'aspiration, source d'inspiration. Les 80 premiers kms me lessivent. J'ai peur. La suite est longue et je traine ma maison sur une troisième roue. A la moindre montée on dirait qu'il n'y en a pas, de roue. Ca traine comme un cheval mort. Terrible. 
Coup de mieux avant Modane. On y déjeune de succulentes nouilles Al Dente à la bolognaise maison, dessert du même ordre.

 

Haute Maurienne
JB ouvre la route


C'est reparti pour Lanslebourg. Ma vitesse faible retarde mon compagnon attendu de pieds ferme par Boris qui n'arrête pas de taquiner Nath.
Entre faux-plats montants, plats et rampes serieuses (pensez a la remorque hein) nous finissons par rejoindre Lanslebourg. 
L'heure est grave. JB s'en va, il ne grimpera pas le Mt Cenis. Photos, adieux. Séparation avant la première épingle. Les larmes me brouillent la vue derrière les lunettes de soleil alors que JB a déjà commencé sa descente. Elles ne couleront pas, on se revoit bientot.

Commence alors une terrible ascension. Avec plus de 100kms dans les jambes et le leste de plus de 20kgs qui m'attire inévitablement vers la Maurienne, je franchi avec peine les pass a 8-9%. En danseuse : pas top, assis : pas terrible, a pieds : trop lent, le braquet : trop important pour ce type de transport, un 30x25 est insuffisant pour grimper des côtes à plus de 8% avec une remorque chargée.

 

Albanie - Mt Cenis-Col


En haut, le spectacle s'ajoute au bonheur d'y être parvenu. Rencontre avec deux italiens, photos, diabolo grenadine. 30kms de descente. Me voila en Italie, tout s'enchaine. Susa est là, il fait chaud et le soleil s'écrase irrémediablement derrière les montages du Val de Suse.
 

Albanie - Mt Cenis-Lac
Le Lac du Mont Cenis


Je demande où on peut dormir ici : campeggio a 8kms. Précis et efficace. L'accueil des italiens m'enthousiasme, les conseils vont bon grés. De belles perspectives et une nuit m'attend après la double crampe aux ischios internes, atroce !
 

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13euros, 15%, mi-face / mi-côté
J2 - Samedi 21 Septembre 2013
Susa -> Alessandria
163kms, 6h55, 23.6km/h, 518m
 

Camping sauvage sous tente. Peu après avoir depassé Alessandria en suivant la direction du soleil levant, je me suis degoté un coin de campagne où établir le campement. Pas de camping à proximité donc j'improvise. Pâtes à la soupe pour les légumes, l'eau et les féculents. Toilette sauvage au crépuscule. Le chocolat de l'après repas est succulent, il fait du bien. Un petit lux à ne pas négliger après une journée d'effort.

Ce matin j'ai repoussé le réveil d'une heure. A 8h je songe à me lever> A 9h30 je décolle. La logistique matinale peut donc prendre 1h30.

La circulation est plutôt calme sur les grands axes. Effet weekend s'en aucun doute. Objectif du jour rallier Alessandria ou ses environs. 

13h, je m'arrête a Poirino pour déjeuner. Visiblement c'est la fin du service mais le chef m'invite à entrer avec générosité. Plutôt frequent depuis que j'ai pénétré en Italie. Pasta a la bolognaise, steak de viande blanche avec frites ( 2 plats donc ), cake chocolat fameux, café dont seul les italiens ont le secret, sans oublier les grissinis, le pain, l'eau mineral et un A-R aux toilettes confort > Le tout pour ... 13E. Grazie mille !

Avant, j'ai traversé Turin. Mais ça, c'était avant.

 

Albanie - Une pause
Une pause


Maintenant Asti où je suis la direction Alessandria en bleue (routes nationales) et je me retrouve à l'embranchement d'une "auto-strada" (autoroute = en vert sur les panneaux, faut suivre oui ). Rencontre avec un cycliste que je nommerai Jef pour sa flagrante ressemblance avec le Jef chez mon velociste. Jef ne connait pas la route mais il demande et on lui indique la direction d'Alessandria par une route parrallèle. Je le suis à distance car il est plus rapide que moi. Petite montée sympa, ça sent bon les collines et le maquis italien. Je m'inquiète car tout autour de moi il n'y a que collines et bosses. Je retrouve Jef qui m'indique la direction à suivre, lui bifurque. Ciao. Tout roule jusqu'au moment où le compteur s'emballe : 8,9,10%, la remorque veut redescendre, ca devient dur là, je suis sur le plus petit developpement, puis 11,12 et 15%. Suffisament longtemps. Je me contorsionne, je souffle et ronchonne, zig-zag, danse, hurle. 7km/h sur un 30x25 dans du 15% ça fait pas beaucoup de tour de pédale à la minute.
J'appui sévèrement et avec rage sur les pédales pour monter ce chargement. 
Je me souviendrai d'éviter de sortir des grands axes en Italie avec la remorque. 


Albanie - Piste Cyclable Alessandria
Piste cyclable pour traverser Alessandria


Apres le retour à la civilisation je me retrouve sur de longues lignes droites, puis des tobboggans que je franchi en découvrant la surprise suivante. Le pire étant le vent permanent mi-face / mi-côté, usant.
 

Albanie - Campement
Campement

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Panneaux farfelus et tomates
J3 - Dimanche 22 Septembre 2013
Alessandria -> Parma
162kms, 6h32, 24.7km/h, 348m
 

La campagne italienne ressemble fortement à celle de la France : labours prèts à être ensemencé, maïs parés pour le récoltage et peupliers jaunis par la maladie.

Je traverse des ZI sinistrées. Il y avait sans nul doute une activité économique croissante il y a plusieurs années. Tout est a l'abandon, seul les fast-food, restau, bars et dicotheque fonctionnent. L'europe n'a visiblement pas aidé à ameliorer l'économie italienne, à l'instar de la Grèce, l'Espagne, le Portugal. Les autres pays suivent cet effondrement global. Global comme globalisation, comme états-unis d'europe, ou plutôt désunis.

 

Albanie - Sur la route la matin
Sur la route la matin


Je prends mes marques, la journée est ainsi divisée : réveil, petit déjeuner (thé, pain, confiture, miel, fruit), plier la tente et baggages, charger sur le velo, rouler, pause cacafé, 2eme café, rouler, déjeuner des pastas, rouler, rouler, déguster une glace et boire un soda/jus de fruit pressé, rouler, penser a faire le plein de nourriture, rouler, y penser sérieusement, faire le plein, rouler vers l'est, toujours vers l'est, s'inquiéter de savoir où dormir, s'en inquiéter sérieusement, voir le soleil raser l'horizon, trouver que l'heure est grave, s'apprivoiser un coin de nature et y monter la tente, attacher le velo autant que faire se peut, faire une toilette totale à la bouteille, manger (soupe de pâtes, fruit, dessert, pain, infusion_si il reste de l'eau), s'étirer longuement, ecrire la journee dans le carnet de voyage et dormir enfin sur une mousse d'un demi centimetre d'épais. Tout cela accompli avec les 160kms de route.
 

Albanie - Sur la route le soir
Sur la route en fin de journée


Au cours de ces 160kms que j'ai trouvé difficile aujourd'hui à cause du continuel vent de face et de l'augmentation importante du traffic en 2nde partie de journée, j'ai été amusé par la precision du kilométrage sur certains panneaux : 37kms, je roule, 35kms, tout va bien, 200m plus loin 32kms (!) , 2kms plus loin 39kms (!!), puis 32kms a nouveau. Bien plus loin 12.5kms (il est bon pour le coup, a 500m près).
 

Albanie - Parma rue
Soleil couchant sur les rues de Parma

 

Albanie - Pizza Garibaldi
Piazza Garibaldi et son horloge trônant sur les cadrans solaires 


Vent de NE. Plein E eut été pareil : usant mentalement et donc physiquement. Je vois des kilos de tomates dispercées en bord de route, a chaque virages/rond-points. Intriguant. Je compremds apres avoir observé le chargement de nombreux camions-bennes contenant des monticules de tomates, se deversant sur la route à chaque virages. Il y en a des centaines et des centaines en provenance direct des dizaines de camions me doublant ou me croisant. L'effet n'est pas le meme que l'on croise ou que l'on soit doublé : soit un puissant souffle qui ralenti mon allure, soit une bonne poussée salvatrice. Malheureusement pas de choix possible, idem pour les faux-plats montant a 1%, et le vent, toujours ce maudit vent du début à la fin.
 

Campement plutôt ... en place ! 

Albanie - Campement en place                         Albanie - Soupe
                                                                                                                                                                                                     800ml de soupe

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Qu'on voit de l'aventure
J4 - Lunid 23 Septembre 2013
Parma -> Forli
158kms, 6h20, 25km/h, 398m
 

J'ai peut être trouvé le titre du recit de ce voyage : " Qu'on voit de l'aventure". Jeu de mots et réalisme. Le convoi de l'aventure n'est certe pas très volumineux par rapport aux fameux convois de l'extreme mais, toutes proportions gardées, c'est le tranport exceptionnel du velo. Il faut anticiper le freinage, passer en vitesse courte pour le redemmarage, prevoir large et éviter les terrains chaotiques. Pour les manoeuvres il faut avoir un peu de tact. Quant a l'équilibre entre feux rouges et feux verts, ou le redemarrage avec les pedales automatiques, un peu d'experience permet de gérer ces situations.

Quoiqu'il en soit, j'ai vécu mon premier accrochage en me retrouvant nez a nez avec un automobiliste ayant pilé en plein milieu de ma voie, avant de traverser car il ne m'avait pas vu. Bing dans son pare-choc avant. Je ne tombe pas et maintient le convoi en équilibre précaire. Pas de dégats, je vérifie immédiatement la roue avant en cas de voilage (experience d'un ami il n'y a guère longtemps, il se reconnaitra...). Bonne montée d'adrénaline.


Albanie - Campagne Nord Italienne
Campagne nord Italienne

Albanie - Un lièvre
Un lièvre

Albanie - Chevreuils
Une chevrette et son chevrillard

Mais avant d'arriver dans le rush du lundi matin, je me suis réveille entouré de chevreuils, faisans, lièvre, et hérons. Sympa le reveil.

S'en est suivi le second reveil, celui de la jungle urbaine. Voitures et camoins possedent la route. Je dois reconnaitre tout de meme qu'ils sont assez respecteux et tolerant envers les cyclistes, l'espace de depassement est large. Italie : pays de cyclisme dans l'âme. Les camions me donnent une grande poussée à chaque dépassements.
 

Albanie - Reggio Emilia
Café dans la rue piétonne de Reggio Emilia

Albanie - Imola
Imola

A Forli je sonne à une maison où il est indiqué Bed & Breakfast. C'est complet. Il est 19h et je leur demande si je peux seulement planter la tente dans leur jardin pour la nuit. Ils hesitent à cause de la police (2 fois dans la meme ville que l'on me parle de la police, ils ont l'air virulents). Finallement, ils me proposent de dormir dans une pièce a côté des écuries. Parfait. Apparemment gratuitement. Douche froide mais serviette propre et lavage de cuissard/chaussettes etc. 

Quelqu'un vient, le patron. La trentaine passée, il parle anglais et est super cool. Il m'invite à manger avec lui et ses enfants. Genial. Pasta party. On dicute, il me rempli un pot d'Arnica pour cheveaux (j'ai mal a la cheville droite depuis le reveil). Vraiment sympa et un bon état d'esprit. Chacun rejoint son couchage et je refuse gentillement une seance de médiation du coeur et de l'esprit par d'autres "clients".

Je soigne mes douleurs articulaires : cheville droite, genou droit et un petit probleme à la fesse droite que je soigne depuis quelques temps déjà. Une belle journée en somme mais des doutes sur la suite à velo.

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On ne dirait pas mais le sel, ça change tout.
J5 - Mardi 24 Septembre 2013
Forli -> Fano
119kms, 5h15, 22.7km/h, 302m
 

Cette journée aurait put s'intituler " J'ai pris des coups, coups coups, cou cou cou" ou "J'ai pris cher" ou encore "J'ai ramassé". Vous l'aurez compris, j'accuse le coup (cou cou cou cou) des journées précédentes. Mais ce n'est pas tout car aujourd'hui j'ai sillonné des routes dont le revetement est chaotique : trous, racines, bouches d'egouts, raccords entre 2 enrobes, etc.

Le petit probleme à la fesse droite, malgré les coups (cou cou cou cou) se maintient, donc ne s'agrave pas, c'est tant mieux. J'ai mal de partout quand même : la cheville droite va bien le matin et enfle au fil de la journee, le genou droit stagne, les fesses c'est déjà dit, le cou (cou cou cou cou) est raide et la nuque meurtrie.
Musculairement parlant, pas de problemes particuliers, des courbatures et une raideur singulière la matin. Neanmois les mollets me font mal et je pense que ce sont les multiples arrêt qui en sont la cause.

Côté bonnes nouvelles, j'ai put enfin manger mon premier diner pates de soupes avec du sel ! C'est assez incroyable comme on peut sous estimé l'importance d'une si petite chose, qui change la qualité d'un repas, aussi simpliste soit-il.  Ma soupe n'est plus fade. Merci aux autrichiens du camping à qui j'ai dit en allemand que j'avais étudié l'allemand. Je me suis bien gardé de leur dire que je n'avais pas compris ce que j'étudiais. 

 

Albanie - Rimini
Rimini

 

Belle avancée aujourd'hui, a 13h, le 5eme jour depuis mon depart, j'ai rejoint la côte adriatique. La traversée Ouest -> Est se termine. Satisfait je suis.

A Rimini, petite pensée pour Marco Pantani, malheureusement je n'ai pas vu le tristement célèbre hotel. Je déjeune en bord de mer probablement dans le restaurant le plus décevant de la côte adriatique et assurément avec le plus antiphatique des serveurs. Je digère encore le gras de tout.

Albanie - Riminie Pizza Cavour
Rimini - Piazza Cavour

Albanie - Rimini Mer Adriatique
Plage sur l'Adriatique

S'en ai suivi une longue traversée de villes côtieres, puis une grimpée au moment où j'en avais le moins besoin. Les 6-7% se font au mental.

Pause jus d'orange pressée + glace chocolat / amarena (miam!) + orange pressée à nouveau parceque sans vitamines dans ce corps que je sollicite beaucoup, je ne vais pas tenir longtemps. Cette pause fut établie dans le village de Pesaro où j'ai put assister à la procession de Santa Lucia. Emu.

A présent je range les ustensiles de cuisine et vais tâcher de voir si il y a un bar d'ouvert dans ce seul camping ouvert a 50 kms alentour.

 

Albanie - Procession de Santa Lucia
Pesaro - Procession de Santa Lucia

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18%, réflexion et repos
J6 - Mercredi 25 Septembre 2013
Fano -> Ancona
75kms, 3h29, 21.5km/h, 887m
 

Il y a un ferry en partance pour l'Albanie Samedi a 12h. Il arrive a Durres à 20h le lendemain dimanche. Le coût du trajet varie de 75 a 85E selon les options. Depuis Bari c'est de 50 a 70E. Le temps de navigation est en l'occurence moins long depuis Bari.

Ce sont les informations que m'a fournie une extrèmement charmante demoiselle à Ancona (je suis prêt à me doper pour la mettre sur mon velo...).

Demain c'est mon jour de repos après 6 jours de vélo. Il me permettra de reflechir au dilemme : attendre Samedi ou descendre à Bari. Attendre me permettrait de bien récuperer et calmer les douleurs diverses. Tout en economisant financierement car rejoindre Bari depuis Ancona requiert encore quelques longues journées.

Ce midi j'ai mangé 2 plats de pâtes et 2 desserts, le serveur était un peu stupéfait. Je n'arrête pas de manger. Mon visage s'est creusé (encore un peu plus) et la barbe d'une semaine n'arrange rien. Sans compter les cernes de fatigue. Mes nuits ne sont pas très bonnes, le tapis de sol est trop fin et je me réveil régulièrement pour changer de position. 

Cette nuit je me suis réveillé en sursaut dans un vacarme épouvantable, j'ai ouvert la tente en catastrophe, j'étais entre 2 voies de chemin de fer avec un train de chaque côtés. Mon activité cérébrale me joue des tours, il y avait en effet 2 trains en même temps mais a 40m de ma tente (20m du camping). Je le savais bien car avant 22h il y en avait un tous les quarts d'heure. Drôle de reveil surprise. Je me suis rendormi aussi sec.

A Ancona j'ai vécu un moment dans l'enfer peri-urbain. Peripheriques bondés, longues montées, tunnels en apnées, transpiration, adrénaline. J'éviterai ce genre d'axe à present. 

Pour accéder au camping il faut faire marcher les quadris et donner du rythme au coeur. Autant dire que ça grimpe. je vois du 10-12% pour sortir de la ville. Le camping se situe lui en contrebas, au bord de la mer, environ 2-3kms de descente. Pas d'epicerie en bas donc je l'ai remontée cette descente, avec une seule sacoche quasiment vide. De 10 a 15%. Pas moins. Le tarif en Italie. Mais le plus raide est à venir.

L'épicerie la plus proche se situe a 10kms du camping et ce n'est pas plat, ai-je encore besoin de le preciser ? Quand on voit le village, on sait qu'il va falloir commencer par descendre, puis remonter pour y acceder. Vous voyez où je veux en venir ?? Quand l'heure fut venue de rentrer avec la sacoche pleine de victuaille, il m'a fallu descendre (la dernière montée d'accès au village à l'aller-tarif 10%) puis remonter (la fameuse descente lorsque l'on voit le village au début...). Un vrai casse-tête Chinois. Compliqué ?? C'est expres. C'est pour donner une idee de la difficulté quand il a fallu mettre tout a gauche et puiser au fond de mes muscles fatigués pour gravir des pentes allant jusqu'a 18% !! Un vrai casse-pattes italien.
Pour faire des économies, les italiens ne font pas de virages, droit dans la pente !

Je finirai par cette expression : " Ben vindieu ! T'as une descente toi, j'aimerai pas la remonter à velo !"

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Overdose de calamares
J7 - Jeudi 26 Septembre 2013
Porto-Novo
0km

Une assez bonne nuit, un petit dejeuner en bord de mer, quelques photos, nettoyage et entretien du velo car qui veut aller loin ménage sa monture, un peu de musique et du repos absolu.
 

Albanie - Porto Novo
Porto Novo - Petit déjeuner


A midi je m'installe à la terasse d'un restaurant qui laisse présager un prix en rapport avec la qualité, élevée en l'occurence. Je commande un risotto aux fruits de mer en entrée et calamars frits en plat principal. L'entrée correspond à un plat principal. J'ai privilegié le riz aux pâtes car cela fait 6 jours que je mange des pâtes midi et soir, pas derangeant mais si possible de varier je n'hésites pas. Quand le plat principal arrive, je sais par avance que je ne le finirais pas. J'ingurgite les calamars fris accompagnés de légumes fris un a un jusqu'a la limite du refoulement... Il en restera peu mais il en restera. Pas possible de passer outre le dessert et le café.
 

Albanie - Porto Novo plage
La baie de Porto Novo


Reste de l'apres-midi à la plage, la crème solaire luit sur mon torse blanc, contraste avec les bras et jambes cuivrés. Pas de baignade. Je me languis d'avancer, je ressens le besoin d'avancer, de ne pas rester statique. Ce sera pour demain. Decision est prise d'attendre le ferry de samedi. Je dormirai dans une auberge de jeunesse la nuit pour être près pour le départ du lendemain matin.

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Ancona la cosmopolite
J8 - Vendredi 27 Septembre 2013
Porto-Novo -> Ancona
17kms
 

Je déambule dans les rues de la cosmopolite Ancona. On y croise toutes civilisations, toutes cultures, toutes religions et toutes couleurs de peaux. La mondialisation à ici atteint son paroxysme.

Je m'offre une pinte dans un bar original, le prix éleve pratiqué sur les boissons permet au consommateur d'accompagner à volonte son verre de toutes sortes de mets succulents, en guise d'appéritif dinatoire en quelque sorte. Olives, chips, mini sandwichs, légumes (pommes de terres, carottes, haricots, petits pois, aubergines grillées, choux brocolis etc), bruschetta et autres. Concept original et attractif  : la pinte à 6E et le "demi" à 5E ne vous laisse pas vraiment le choix. Les produits salés à volonté invitent à une nouvelle commande. J'évite ce piège. Dessert dans une patisserie et verre de vin rouge en terrasse pour finir la soirée. Demain c'est le grand départ.

 

Albanie - Ancona
Ancona


En terrasse je ne sais plus si je pars ou si je reviens. Ce genre de ville péage où l'on se croise, où l'on s'en va et l'on s'en vient laissent toujours un goût étrange. Difficile de savoir si le moment passé en son sein fut bon au mauvais, certainement aucun des deux mais la petite boule au ventre exprime soit l'appréhension et l'éxcitation du départ, soit le regret ou le plaisir du retour. On s'y sent bien mais il ne faut pas s'y attarder, sous peine de ne jamais en repartir.

J'aperçois le ferry de demain, cela sera la première fois que je séjournerai plus d'une nuit en mer. Une expérience de plus.

Au camping ce matin j'ai plié baggages devant la jeunesse italienne, fruit mur de la perte des valeurs et de l'ignorance de la difference entre le bien et le mal. Pire que la perte, l'inversion des valeurs. Aucune politesse, aucun respect pour les autres, folasses prêtent a se faire enfiler sur le char de la gay pride. Triste représentativité de la minorité homosexuelle ne cherchant pas à tous prix l'extravagance physique comme carte de visite. L'achat d'enfants sur internet ne choquera pas cette generation standardisée. 

Pour le moment je n'ai pas l'impression de vagabonder, de vivre une aventure mais plutôt d'avancer pour rejoindre un point de depart, le velo étant un moyen de transport. La suite arrive, le début commence.

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Ferry
J9 - Samedi 28 Septembre 2013
Ancona -> Mer Adriatique
6kms
 

EX, c'est le document que j'ai sous les yeux, accoudé au guichet en attendant la validation de mon ticket d'embarquement pour l'Albanie. Je pourrais déchiffrer ce DAU mais cela serait mal poli vis a vis du chauffeur. Ce qui est certain c'est qu'il a bien été visé par les douanes locales et qu'ainsi, le BAE pourra basculer en "sortie" dans peu de temps chez le transitaire. L'exportateur pourra ainsi justifier auprès des impôts de la bonne sortie du territoire européen des marchandises, et ce afin de bénéficier de l'exoneration de la TVA accordée aux entreprises lors d'une vente à l'exportation (cf. art 262 du CGI).

Pour ma part, pas d'EX2 à prévoir pour le vélo et la remorque. J'embarque au dock n8. 2h de retard.

En montant à bord du ferry j'ai mis un pieds en Albanie. Le raffiot est rouillé jusqu'a l'os et le confort peut y être perçu comme sommaire. Je passe l'après-midi à lire, écouter de la musique au dernier étage, sous les cheminées fumantes. La regard perdu dans le sillage du bateau, entre les barreaux blanc de la barrière de sécurité, plein soleil et abrité du vent. "Round about midnight" dans les oreilles pour flaner, "Inna roots tradition" pour vibrer au soleil couchant. Soleil qui se couche a l'opposé d'ou nous accosterons le lendemain.

 

Albanie - Ferry
A bord du Ferry


Rencontre avec Alfredo lors du diner, sympathique albanais travaillant en Italie, à Turin, en tant que mécanicien auto chez Volvo. La discussion est une mine d'information pour la suite du convoi de l'aventure. J'apprends que je peux dormir n'importe où avec la tente, aucun probleme, que les filles sont très belles, surtout a Tirana. Qu'il ne faut pas dormir en montagne à cause des ours et des loups (pas trop inquiet pour ce dernier). Qu'il faut que j'évite l'Est et le Nord à cause des montées très raides (il mime la voiture en première qui peine à monter). Et pleins d'autres conseils forts interessants. Il me dit aussi que le ferry arrive dans la matinée de demain, au lieu de ce que m'avait dit la fille d'Adria Ferries : fin d'apres-midi. J'ai du être trop perturbé par le charme de l'italienne... En attendant, bonne nuit.

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Un petit pas en Albanie, un grand pas dans l'inconnu
J10 - Dimanche 29 Septembre 2013
Durres -> Tirana
46kms, 2h11, 21km/h, 217m
 

A l'heure à laquelle j'écris ces lignes sur mon carnet, il pleut et c'est mon deuxieme jour en Albanie. En revanche, lors de mon arrivée la veille, il faisait beau et chaud. Quelques voiles nuageux pour feutrer les rayons du soleil. J'ai passé la meilleure des nuits depuis mon depart il y a plus d'une semaine. Pas un reveil au cours de la nuit.

Je retrouve Alfredo pour le petit déjeuner a bord du ferry. Cappuccino, croissants fourrés, jus de fruit et eau. Il me prodigue encore quelques conseils, notamment sur la monnaie et le taux de change. 1E egal 140 LEKE.

Accostage albanais, douane et change à Durres. Quelques kms pour prendre la température et m'habituer au trafic. Au premier abord l'Albanie est un melange de Maroc et d'Italie. Sur la route, ça passe ou ça casse. Je vais devoir redoubler de vigilence. J'effectue le change dans 2 endroits différents et pour de petites sommes, suivant les conseils d'Alfredo.

 

Albanie - Mosquée de Durrès
La Mosquée de Durrès


J'ai changé de civilisation. Liberté absolue ici. Le code de la route est une option. Les stands de nourriture, tabacs et autres commerces sauvages afflues en fin de journée. Je croise toutes sortes de véhicules, du Hummer tuné en passant par la Merco de lux aux Ford Fiesta delabrées toussotantes et depassants à vive allure les mobylettes, charettees et divers types de transports dignes de la debrouillardise marocaine et de l'optimisation chinoise. 

Un smoothie pour 1E, un repas pantagruelique à Tirana pour 5E, un café pour 50 cents toujours dans la capitale. Pour rejoindre Tirana depuis Durres j'ai du emprunter le seul grand axe, une double voie où la vitesse est plutôt élevée mais où la discipline de securité est inexistante. Les mini-bus s'arrêtent tous les kms en provocant un ralentissement obligeant un freinage d'urgence pour les vehicules venant de derrière. L'anticipation est chose rare. A Tirana je rencontre 2 albanais fort symphatiques en déjeunant. Le contact est bon. On se comprend et on rigole malgré le probleme de la langue. Ils m'apprenent quelques mots que je note et fait noter precautionneusement. 
 

Albanie - Tirana
Tirana


L'Albanie : pays libre. Je plante la tente au bord du lac et sa renommée digue, entre 2 restaurants. A proximité du chemin où toute la capitale se rejoint en fin de journée pour un peu de sport ou une simple ballade. Je n'ai jamais vu autant de monde dans un parc en ville. C'est le rendez-vous de tous les habitants de la capitale. Suivant les conseils de 3 jeunes, j'installe mon campement non loin de la civilisation, vélo fermement attaché, la roue avant en partie dans le tente et la 3eme roue dans le sas d'entrée. 
 

Albanie - Le lac de Tirana
Au bord du lac de Tirana


Je m'endors au son des chiens de toute la ville. Quand l'un d'eux se met à aboyer, tous les autres repondent ! On se croirait dans les 101 Dalmatiens lors de l'appel au secours dans toute la ville. Suit ensuite l'appel à la prière des musulmans, précédant la musique : tonalités arabe d'un côté, techno europe de l'est de l'autre. Musulmans et Chrétiens vivent apparemment en harmonie. Eglises et Mosquées se cotoient. Bonne nuit mais une invitée surprise...

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Pluie, vent, froid : tempête albanaise
J11 - Lundi 30 Septembre 2013
Tirana -> durres
44kms, 1h52, 23km/h, 112m
 

Une des pires rincées que j'ai put prendre à velo, sensiblement la même que lors de la cyclosportive Time Megeve Mt Blanc. A une différence près, le fourgon ne m'attendais pas au bout de la route avec une tenue de rechange et un toit garanti. 15km/h, c'est la vitesse qu'indique mon compteur à un moment où j'ai le vent de face, sur du plat. Atroce. Je chante pour tenir le choc. Je répète le nom d'un village : Ndroq, pas évident, avec l'accent albanais en prime (proche du russe). 

Cette fois je n'ai pas emprunté la double voie mais un route secondaire, très jolie, où l'on traverse de nombreux villages. Déçu de ne pas en profiter à cause du mauvais temps. La pluie redouble d'intensité. L'idée du jour était de commencer à descendre vers la le sud en direction de Vlora. Malheureusement, la tempête fait rage et je dois m'arréter à Durres. Transit de froid je tourne en rond en périphérie de la ville, longeant les détritus tranportés par les ruisseaux formés en bord de route, à la recherche d'un hotel. J'en trouve un et demande une chambre pour la nuit, le type me regarde de la tête aux pieds et me dit que c'est complet. (je suis trempé, boueux...). Je continue ma route en ayant encore plus froid après la pause inutile. A savoir qu'avant de pouvoir parler a la bonne personne il faut d'abord s'adresser au barman sous l'hotel qui appel son pote sur le chantier d'à côté qui lui même siffle un autre gars qui va chercher l'hôtellier. Ca prends vite du temps mais c'est marrant, même sous la pluie.

Sensation étrange en roulant : roue de la remorque à plat et il tombe des hallebardes. Je répare à l'abri d'une avancée de toit. Impossible de stopper le claquement de dents. Je finis par reconnaitre le centre ville. Au premier hotel je m'arrête d'urgence. Grand standing. Ok pour la nuit mais prix trop élevé je vais pour repartir quand l'hôtesse d'accueil téléphone au patron, le prix baisse d'un tiers. Ca reste cher pour l'albanie mais j'accepte. Ce sera l'occasion de tester un hotel de lux au moins une fois dans ma vie... 

Un lit pour 4 personnes, frigo avec mignonettes d'alcool, chocolat, cacahuètes. Douche confort. Je me refait une santé. En ville petite connection à la vie en france. Je vois un courriel de Patrick P qui me dit m'accueillir chez lui a Vlora dès qu'il rentre. Et son ami Julien R m'invite à diner et dormir chez lui, à 15kms de Durres. J'apprends également que mon neveu est né, Bryan qu'il s'apelle. Felicitations et ma soeur et Seb. D'excellentes nouvelles.

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3 pianos a queue.
J12 - Mardi 01 Octobre 2013
Durres - Golem
 

Hier, en sortant de Tirana sous la pluie, je me suis retrouvé dans la plus belle cohue bohue qu'il m'ait été donné de voir. J'imaginais quelques similitudes avec Bombay, en moins pire certainement. Se frayer un chemin entre vieux autobus crachant leurs fumées noires, grosses cylindrées aux moteurs vrombissants et taxis fous tient du suicide. J'aurais aimé prendre une photo mais c'était vraiment trop dangereux de se mettre sur le côté. Klaxons et crissements de pneus fusent à tout va. Il n'y a plus de logique et tout peut arriver. Les feux tricolores sont respectés mais il ne faut pas se précipiter lors du passage au vert... La pluie n'arrangeant rien. J'apprendrai plus tard qu'un accident sur l'autoroute (la fameuse double voie) a fait 3 morts ce même matin.
 

Albanie - Durrès
Durrès

Albanie - Une patisserie
Une patisserie

Albanie - Après la pluie...
Après la pluie...

 


Ce soir je suis assis dans une des suites de la villa de Julien. Jamais vu ça auparavant, décidement mon voyage en Albanie me réserve quelques inattendus. Pour être assez representatif du confort je pourrais parler de l'héliport sur le toit, de la piscine exterieur, de la piscine d'hiver sous la maison avec hublot dans la pièce principale, ou des tableaux qui ornent les murs de la maison, ou de l'hectare de fôret menant directement à la mer adriatique, ou du billare, ou de la suite royale dans laquelle je suis logé, ou du loup empaillé ou des nombreuses photos du propriétaire en compagnie de personnalités diverses, ou de la Rolls dans le garage, ou des "hommes de maison", ou des 2400m2 de surface habitable (terrasses comprises) mais c'est, selon Julien, pour les chiens car ils ont besoin d'espace pour courir, ou du lit dans lequel je devrais faire de doux reves, dossiers en cuirs, ou de la bibliothèque contenant nombreux livres rares, une pièce entière, ou de la taille des pièces, ou des tapis de sols, et surtout de la simplicité de Julien, de son humour, de sa gentillesse, de son hospitalite, des ses 2 chiens dont il est amoureux ou de plein d'autres choses. Mais je ne m'intéresserai qu'a une chose : les 3 pianos à queue et particulièrement celui qui joue tout seul. La particularité de se piano est qu'il est très rare, il y en a une vingtaine dans le monde : 2 en France, 1 en Albanie et les autres aux USA. Je ne parlerai pas non plus de son histoire et du moteur integré. Via son smartphone, Julien change de musique depuis la cuisine, il n'augmente pas le son mais la pression émise par les touches. Le son est absolument magnifique. Il me fait decouvrir Pierre-Yves Plat, génie et virtuose pianiste fantaisiste français qui revisite les grandes partitions avec une certaine touche d'humour. Mais le comble est un enregistrement réalisé avec l'orchestre philharmonique de Stuttgart. Pendant une semaine ils ont enregistré le 13eme concerto piano de Rhapsody, l'orchestre d'un côté et l'enregistrement des touches du piano de l'autre, uniquement les touches, pas le son. Et ce afin de reproduire cet enregistrement sur le piano de Julien, en diffusant le son de l'orchestre à côté. Quand Julien monte le son on ne s'entend plus mais on se croirait au coeur même de l'orchestre, c'est assez fabuleux.
 

Albanie - Au dodo
Au dodo dans une des suites de la villa

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Un cauchemard
J13 - Mercredi 02 Octobre 2013
Golem -> Vlora
103kms, 4h35, 22.4km/h, 230m


Le jus d'orange, le thé, les tartines et le demi litre d'eau en bouteille bue lors de 2 premières heures de velo ont été régurgités, agenouillé et accoudé à un muret à proximité d'une station service, quelque part vers Fier. Quelques kms plus loin je bois un coca. A la moitié du verre je le rend appuyé à un arbre. Je finis la deuxième moitié qui ressortira une demi-heure plus tard. Terrible. Je ne peux rien avaler sans que cela ne ressorte peu de temps apres. Je bois quelques minces gorgés d'eau mais ça ressort inévitablement. Plus j'avance et plus je suis faible. Je n'ai qu'une envie : m'allonger et dormir. Les nausees permanentes sont très désagreables. Et sans aucun apport calorifiques, je perds des forces. Un sprit bu pensant que ça allait mieux ressort 10kms plus loin derriere une barrière d'autoroute. Sensation très désagréable que de vômir un sprit entier tout chaud et bien sucré. Je n'en peux plus mais il faut atteindre l'Hotel Martini précaunisé par Patrick. C'est la lutte. Mes yeux se ferment, j'ai mal au dos et je suis très faible. Comme une gastro.

Enfin à Vlora je vais dans un pharmacie, titubant, et demande des medocs pour l'estomac car c'est visiblement c'est lui qui ne fonctionne plus correctement. Pas de diarhée, rien d'autres, juste impossible de manger ou boire.

A l'hotel c'est dur de tenir debout et suivre une conversation. A ce moment je pense à ma mère qui m'aurait surement precaunisé de boire un citron pressé coupé à l'eau. Ce que je fais avant de me coucher tout habillé.

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Du mieux
J14 - Jeudi 03 Octobre 2013
Vlora
 

Hier quand j'étais au plus mal, j'ai croisé pour la première fois en Albanie un petit peloton de cycliste. Cinq ou six ils étaient. Ils m'ont fait un grand salut amical, je leur ai rendu la pareil bien enendu. Ce qui m'a le plus gêné lors de cette maudite journée ce sont les odeurs. Elles étaient toutes accentuées : friture, gasoil, poisson (élement déclencheur des vômissements...), rôtisseries, essence, gaz d'echappement, poubelles, egouts, fumier, fast-food etc. Le pire étant le poisson, vômissement immédiat. Beurk.
 

Albanie - Point Internet à Vlora
Point Internet à Vlora (groupe électrogène en place après une coupure d'électricité)


Aujourd'hui ça va mieux, sauf que je suis extrement faible. Je continu mes jus de citron. J'arrive à visiter un peu la ville, à pas lent. Petit tour sur mes courriels + banque. JB en grand ami s'occupe de régler mes impôts, bouger la voiture pour le parking, relever le courrier et visiter la maison. Un grand merci pour son aide.
 

Albanie - Vlora et la place au drapeau
Vlora et la place au drapeau


La ville est tres jolie, les rues principales sont assez propres, rarissime en albanie. J'ai put voir la place au drapeau, celui-ci fut hissé pour la première fois en 1912 à Vlora lors de l'accès a l'indépendance. Si je vais suffisament mieux demain, je reprends la route vers le sud.

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Un col, des toboggans a 10% et une invitation.
J15 - Vendredi 04 Octobre 2013
Vlora -> Himare
71kms, 4h04, 17.5km/h, 1726m

 

J'assiste à mon premier coucher de soleil sur une plage de la mer Ionienne. Après l'Adriatique, j'ai mis les pieds dans la Ionienne. 

Il y a un couple de Francais dans le camping, ils m'invitent à diner avec eux. Ils sont très charmants et le contact est bon. Ils sont partis de Montpellier en mini-bus VW aménagé, avec couchette sur le toit, cuisinière, four etc. Ils sont remontés à Munich puis se sont rendus en Albanie en traversant le nord des balkans : Slovénie, Croatie, Montenegro. Ils vont en Grece et rentreront à la fin de l'année. Le neveu de Jean-Francois (?) est le patron de "l'Arbre à Biere" à Chambery. Le monde est petit. Nous dinons des pâtes de Croatie avec du parmesan, et des rillettes de maquereau pêchées par J-F et preparées par Brigitte. Fameux. Tout comme le melon albanais en dessert. Un repas simple mais que je savoure avec plus d'appetit que les jours précédents. Il faut dire que les kilomètres qui ont précédes l'arrivée au camping ne furent pas de tout repos. Je me sens en forme et c'est pour cela que j'ai repris la route du sud, bien remis de ma curieuse maladie mais à coup sur affaiblie.

 

Albanie - Sortie de Vlora
En route vers le sud


Un col d'un dizaine de kms avec un pourcentage moyen devant froler les 10%. Tres irrégulier mais des pass a 16% et des longues rampes à plus de 10%. Je tire de toutes mes forces mon barda. Le prochain voyage se fera sans remorque et avec des developpements plus adaptés. Crevaison de la 3eme roue. Au sommet du col il fait chaud et le climat du sud se ressent.
 

Albanie - Route du Col
Sur la route du col

Albanie - Col de Llogora
Col de Llogora

 


Descente infernal avant de débuter une interminable série de toboggans ultra raides. 10% c'est le tarif en vigeur. Pas de taux de change en ma faveur, la monnaie cycliste est élevée en Albanie. 10-12% à chaque remontée. Pas vue une seule remontée sans au minimun atteindre se chiffre. Idem pour les descentes. Les montées sont de plus en plus longues. Je craque. Malgre les multiples pauses, je n'ai plus de jambes.
 

Albanie - Descente sur la Ionienne
Descente sur la Ionienne

Albanie - Village perché proche d`Himare
Village perché proche d'Himare

Albanie - Routes
Routes

Albanie - Village typique de la Riviera Albanaise
Village typique de la Riviera Albanaise

Albanie - Un moyen de transport
Un moyen de transport

 

Le camping étant situé en contrebas, il faudra donc s'echauffer dans du raide demain matin. Et j'ai encore crevé sur la roue de la remorque, ça devient inquiétant ces crevaisons récurentes.
 

Albanie - Coucher de soleil
Coucher de soleil

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Fin de la Riviera Albanaise et journée de repos
J16 - Samedi 05 Octobre 2013
Himare -> Ksamil
71.4kms, 3h58, 18km/h, 1356m

J17 - Dimanche 06 Octobre 2013
Ksamil


J16 : La foule des grands axes des premiers jours, bordés de stations de lavage, de vendeur de jantes alu, de vendeurs de pneus réchappés, de stations essences et toute la chienlit urbaine ont laissé place aux routes montagneuses du littoral de la Riviera Albanaise. Les cactus et oliviers se dessinent au dessus d'innombrables criques sauvages baignées dans la Ionienne aux eaux turquoises. Les plages rocailleuses sont bondées de vide. Les ânes trainant leurs lourds fardeaux se substituent aux grosses cylindrees en provenance direct de l'europe par quelque moyens illegaux. Ils n'auront pas volé leur carotte. Je n'ai pas volé mon confort dans le camping de Ksamil non plus. Tres dur journée.
 

Albanie - Toujours sur la Riviera
Toujours sur la Riviera


Peu de kilometres mais une usure mentale à la hauteur des multiples sauts d'ânes (encore eux, hiii haaaaan) que j'ai du effectuer. Bosses sur bosses. Pas moins de 8% (ça baisse...), souvent au dela de 10%. Les paysages ne suffisent plus à me donner du courage. Les encouragements et les klaxons agravent même mon état. A force de rouler en force à cause des braquets trop gros, apparaissent des douleurs derrière les genoux et aux chevilles. Il va falloir cesser ce petit jeu de pieds qui tend à m'énerver. D'autant plus que la ville de Sarenda, objectif pour le dejeuner, se fait désirer. Quand le plat arrive enfin, un puissant souffle du sud me colle au bitume. Ce dernier étant heureusement fort bon a cet endroit.
 

Albanie - Riviera


Albanie - Cactus et Ruches
Cactus et ruches


L'autre plat c'est celui de pâtes, il me fait du bien mais je sens que la fatigue générale est présente. A Saranda je scrute la meteo dans un internet Kaffe. Pas de bonnes prévisions, pluie annoncée pour Dimanche et Lundi.

Je quitte la baie de Saranda sans émotion. Direction la frontière grecque et le lagon de Butrint à la recherche du camping indiqué sur ma carte au 1/200 000eme. Assez precis. Une montée de quelques kilometres mais ne presentant pas de p0urcentages élevés conduit a Ksamil et son joli camping.

 

Albanie - L`Ile grecque de Corfou
L'Île grecque de Corfou


La gérante est tres accueillante, à l'inverse des cailloux et graviers des emplacements de tentes. La pluie ayant bon dos je lui demade si il y a des chambres. Et oui, il y en a. Pour le même prix je peux dormir dans un lit aux draps propres, avec un coin cuisine et une salle de bains avec serviettes etc. Il y a des travaux et la pièce principale sert d'atelier mais cela ne me gêne absolument pas. Pourquoi hésiter ? Repos bien merité.

J17 : Il fait beau en ce dimanche pluvieux. Les prévisions météoroligiques étaient fausses de 24h si j'en crois celles du jour. J'aurai put partir vers la Grèce aujourd'hui. Mais je suis bien installé, mes affaires sèchent aux soleil après une lessive et j'espère que les nuages déverseront leurs eaux pendant la nuit et le  matin. Cela me permettra de franchir la frontière et le poste de douane de Konispol dans l'après-midi. 

Albanie - Mosquée de Ksamil
Mosquée de Ksamil

Albanie - Humour Albanais
Humour Albanais

 

Ballade à Ksamil, baignade dans la Ionienne, une première. Entretien du vélo et de l'attelage. Déjeuner doté de finesse et goût : soupe avec des pommes de terre délicieuses, poisson (truite je crois) cuit a merveille, je me délècte de la peau écaillée grillée et de la chair tendre. J'adore avoir dans l'assiette un vrai poisson, entier. Si il est bien cuit on peut ôter toutes les arrêtes en tirant simplement par la nageoir arrière. Ce fut le cas. Pas de dessert, c'est comme cela en Albanie, aucun restaurant ne propose de dessert. Il faut aller dans la patisserie du coin (nombreuses) qui dispose la plupart de temps de tables pour deguster sur place et avoir droit a sa touche sucrée en fin de repas. P0ur reprendre la replique du personnage joué par Gerard Depardieu dans "Les anges gardiens" : "Un repas sans dessert, c'est comme un weekend sans gonzesses..."

Les pluies annoncées ne semblent pas trop violentes, j'en saurai plus demain.

 

Albanie - Mer Ionienne
Mer Ionienne

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 Albanie, Grece : meme combat
J18 - Lundi 07 Octobre 2013
Ksamil -> Igoumenitsa
env 50kms, 2h45, 18km/h, 400m (le compteur a buggé après la frontière)


Hier soir je suis retourné mangé chez Marikseli. Excellent restaurant. J'y ai déjà déjeuner le matin, aucune hésitation pour le soir. Spaghettis avec sauce maison, une belle assiette. Soupe de poisson avec vrais morceaux de poisson et autres ingredients, accompagnée de 5 belles tranches de pain grillé, aillé, aromatisé et huilé. Une bière en bouteille (Tirane Bierre) devant le match Juv/Milan AC. Un match intéressant, score 3-2. Le prix 600 leke, soit moins de 5E.

En partant du camping ce matin, il pleut. Je m'arrête dans une supérette ou j'ai pris mes marques, les gérants sont d'une grande gentillesse. La dame me dit d'attendre qu'il pleuve moins pour partir et m'installe une chaise. J'attends. Défile devant moi les divers fournisseurs en fourgon/voiture et clients à pieds. Vers midi je mange un Byrek épinards, pates feuilletee bien beuré, très bon. 

 

Albanie - Ciel gris sur la lagune de Butrint
Ciel gris sur la lagune de Butrint


Je pars sous une pluie fine qui finiera par se dissiper totalement, tout comme mon problème de fesse et de chevilles/genou. La reduction des kilomètres doit aider et j'ai réglé la cale de la chaussure droite. Un bac attends les véhicules et piétons pour traverser le canal de la lagune de Butrint. On dirait un grand radeau. Treuillé par un cable. Amusant.
 


La route qui suit me plait beaucoup, elle est calme et traverse des zones marécageuses. Un nouveau changement de decor avant de gravir les montagnes arrides marquant la frontière Greco-Albanaise. Je traverse un village sur une piste humide. Le vélo tient bon.
 

Albanie - Après le Bac


Albanie - Oliviers
Les oliviers font partie intégrante du décor


Douane, moment palpitant que de franchir un poste de douane, une frontière encore éxistante. Crevaison 3eme roue. J'ai le coup de main à présent, pas besoin d'enlever les sacoches, une séance de musculation et d'équilibre suffit. Changement rapide de chambre, je répare même celle percée dans la foullée. J'ai bien fait.
 

Albanie - Piste
Traversée d'un des derniers village avant la frontière


Me voilà en Grèce. Au premier arrèt : gateaux au chocolat dans une boulangerie et jus de fruit dans un bar. Au moment de repartir je m'aperçois que la troisième roue est à nouveau à plat. Infernal. Je regrette de ne pas avoir mis les mêmes pneus que ceux sur le velo. Je réitère l'opération en songeant à acheter un pneu à Igoumenitsa. Le barman super sympa m'apporte son aide en maintenant la roue au gonflage. Sympa les grecs on dirait.

Je roule vite vers Igoumenitsa. Mon compteur gps à opéré le changement d'horaire, une heure de plus. Pas bête car le soleil se couche plus tôt qu'en France mais les albanais sont a l'horaire francais donc au changement dans pas longtemps il fera nuit très tôt et jour plus tôt que chez nous à la même heure. Nouveau changement de civilisation. J'ai l'impression de me sentir un peu chez moi. Mêmes voitures, finis la cohue bohue sur les routes, limitations de vitesses respectées, piétons respectés, nature un peu plus propre. Pourtant je ressent un malaise. Un malaise économique. Je sens que plus rien ne bouge, contrairement à l'Albanie où tout est en édifice, en mouvement. 

Pour moi le combat continu contre la géomorphologie Grecque qui est la suite logique de l'Albanie. De beaux kilomètres aux denivellés positifs m'attendent.

Escale à Igoumenitsa. La météo est maussade et la pluie fait son apparition dans la soirée. Au menu double ration d'assiette "kebab" pour 7E. Triple dessert, oui j'ai faim. Crêpe au nutella (1/2cm d'épaisseur de Nutella, ça dégouline hmmm), 2eme crêpe : au sucre et beurre qui dégouline lui aussi et une glace pour bien tasser le tout. 5E. Ah oui,il faut reprendre les Euros maintenant. Je me remémore les prix très fluctuants le long de la riviera Albanaise : 150leke pour un jus de fruit un jour et 150leke pour 2 jus de fruit et un snickers un autre jour........

 

Albanie - Icoumenitsa
Igoumenitsa

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Au coeur des montagnes Grecques
J19 - Mardi 08 Octobre 2013
Igoumenitsa -> Ioannina
97kms, 5h06, 19km/h, 1842m


Les montagnes grecques de cette partie du pays (N) ne sont pas ausi arrides que ce que j'ai put mentionner précédemment. En effet toute la moitiée inférieure est dotée d'une végétation danse. J'ai put reconnaitre des chênes,  des érables par exemple. Sans certains détails tels que la ligne blanche centrale, les abris-bus, les panneaux de signalisation et les nombreux mémorials, on pourrait se croire en France. Dès lors que l'on dépasse une certaine altitude (500-600m), le paysage devient lunaire. Je pense au Mt Ventoux mais ne l'ayant jamais gravi (j'ai un peu honte quand même...) je ne peux pas faire le lien direct. 

Pour se qui est de gravir, j'ai put grimper un magnifique col aujourd'hui. Une petite quinzaine de kilomètres avec des pentes ne dépassant pas les 7%, je m'y suis régalé malgré le poids de la remorque et ma lenteur. Un élément à joué en ma faveur aujourd'hui : la solitude. Le calme absolu régnant au coeur des ses montagnes désertifiées. J'ai traversé un desert humain de 70kms. Il m'est arrivé de ne croiser aucune voiture, ni humain pendant 20min. Inouïe. Inquiétant. Pour le moins intriguant. Je progresse sur une route en très bon état, très large, un axe principal oui. Ou plutôt un axe principal où la vie a eu lieu mais qui est maintenant abandonné, abandonné des automobilistes, l'exode de la route à eu lieu en faveur de l'autoroute. Je croise de nombreuses pancartes de restaurants, bars, stations-essence dont le bruit des assiettes, des verres, des pompes à carburant et des Hommes a laissé place au silence absolu et aux villages fantômes. Trois en 70kms. Pourtant cette route est usée et un nombre incalculable de détritus la jalonne. Cela me fait penser à la célèbre route 66 aux US.

 

Albanie - Col de Menina
Col de Menina


Je parviens néanmoins à trouver un restaurant après le grand col et la longue descente qui a suivi. Un majestueux ragoût d'agneau avec patates, carottes, plein de bouillon. Je demande un dessert, la charmante serveuse qui parle 2 mots de français m'apporte des sortes de raisins blancs au sirop. Très bon. Spécialité grecque parait-il. Autre spécialité : le café grecque. Cela doit ressembler au café Turc. Je mache le marre à la fin, spécial mais pas dégueu.

Routes en formes de toboggans où je croise troupeaux divers et chiens enragés, ils sont nombreux eux et courent après les voitures alors à vélo... Hier j'ai du hurler comme un ours après un sale cabot qui était à quelques centimètres de mon mollet droit. Il a bien failli goûter à la chaussure du vélo.

 

Albanie - Route déserte
Route déserte


Le ciel est baché et menaçant. Par chance les nuages retiendront leurs eaux jusqu'à 19h heure locale. Heure à laquelle je monte la tente bien tendue car je m'attends à une nuit sous la pluie. Point météo ayant été effetué ce matin à Igoumenitsa après avoir acheté un pneu solide pour la 3ème roue.

Au camping, rencontre avec un couple d'allemands qui étaient sur l'ile de Corfou mais sont revenu à cause de la pluie incessante, pensant trouver mieux sur le continent. Pas de chance il pleut des halebardes à l'heure à laquelle j'écris ces lignes. Très sympas nous échangeons lors du diner, demain nous improviserons avec la météo.

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Manger un café grec
J20 - Mercredi 09 Octobre 2013
Ioannina
5kms


Boire un café grec en terrasse à Ionnania. Il m'aura fallu 20 jours pour y parvenir. Je devrais plutôt dire manger un café grec. Je pense ne pas avoir bu de meilleurs cafés. Une grande tasse pleine, épais, parfumé, qui se déguste onctueusement. On fini par une note gourmande de marre de café, sucré pour ma part. Ce sera double ration. Comme le déjeuner ce midi. 

Ionnina est une ville assez grande et très jeune, apparement il y aurait beaucoup d'étudiants selon Ralph et Madeleine, les 2 allemands rencontrés la veille. En tant que statisticien, Ralph me donne le ratio étudiants/population de la ville. Je ne m'en souviens plus. Cela me fait penser à Grenoble.

Cette nuit il a beaucoup plu, énormément. Le toit de la tente est étanche mais pas le sol. L'eau ayant infiltré mon "plancher". Pour le moment cela tient plus de l'humidité que de l'inondation. 
 

Albanie - Camping à Ioannina
Camping à Ioannina


Je me suis décidé à rester une nuit de plus et ce afin de profiter de la ville, et mieux repartir demain sous un ciel plus clément. J'ai ainsi put arpenter les petites ruelles pavées de Ioannina. Je les préfère aux grands boulevards, plus conviviales, plus mystérieuses, plus solitaires. Je m'y sens bien. Les grands boulevards ne sont que frénésie, brouhaha, arrogance et frime. 
 

Albanie - Ioannina
Ioannina

Albanie - Ioannina encore


Dans une des nombreuses ruelles j'ai bu une thé grec. Les thé des montagnes. Il avait un parfum prononcé et un arrière goût d'agneau (oui oui). C'était très étrange mais pas désagréable. Encore une nouvelle saveur découverte. La nourriture et boissons font partie intégrante du voyage, constituant un des éléments de la découverte et de la rupture avec le quotidien du pays d'origine. Les goûts différents plongent le voyageur au coeur même du pays visité, on y prend racine en s'imprégnant de ses saveurs, de son exotisme mais on s'accoutume inévitablement si le séjour dure dans le temps, au risque d'en oublier l'objet de la venue. Il faut donc repartir. Je n'aime pas rester plus d'une journée au même endroit, l'envie de poursuivre est omniprésente. Je ne sais pas si c'est le besoin de rouler pour le geste, le sport ou la necessité de poursuivre la découverte. C'est une addition des deux. C'est également une obligation car la veille, en arrivant à Igoumenitsa, j'ai atteint mon "point de chute", le plus méridional du périple. Il faut à présent remonter vers le nord et allé chercher la fraicheur qui se fige progressivement en France. Avant je vais remonter l'Albanie par la vallée de Gjirokaster. Je vais devoir me familiariser avec une météo plus capricieuse.
 

Albanie - Ralph et Madeleine
Ralph et Madeleine

Albanie - Dans la flaque
Dans la flaque

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Vent favorable
J21 - Jeudi 10 Octobre 2013
Ioannina -> Gjirokaster
78kms,  4h30, 24km/h, 500m (le compteur n'a à nouveau pas fonctionné pour la partie avant la frontière)

 

Albanie - Frontière Albanaise
Frontière Albanaise

Albanie - Village dans la vallée de Gjirokaster
Village dans la vallée de Gjirokaster

Albanie - Vallée de Gjirokaster
Large vallée de Gjirokaster


Assis au bureau du plus simple hotel dans lequel j'ai été.

A Gjirokaster, au sommet d'une ruelle pavée raide, un homme m'interpelle. Il n'a pas l'air tout là, il me dit parler le français mais je n'en tiens pas rigeur car tout le monde parle 3 mots de français. Il insiste et je finis par l'écouter car il ne faut pas se fier aux apparences. Bien m'en a pris : il est professeur de Russe (était car probablement en retraite) et parle couramment le grec, l'italien, le russe, l'albanais et un peu le français et pour ce dernier j'en ai fait l'expérience. Il me conseil un hotel pas cher en bas de la rue. J'y vais. Immense et modeste vestibule, un dessin pour afficher les tarifs : 7.5€ ou 1000Leke pour une nuitée, du jamais vu. Intrigué je pénètre dans le vestibuel, il n'ya personne. Le bureau d'accueil est vide, seul une chaise, un bureau avec 3 papiers et un lit. Si le type dort ce n'est pas ici en tous cas. Je ressors et attends. Quelqu'un de l'hotel d'à côté m'interpelle pour me proposer une chambre. Très insistante la personne me donne le prix : 25leke. Je sais par les jours passés que les Albanais ont un problème avec les zéros. Cela doit être 2500 leke (~20€) avec petit déjeuner. Je refuse et retourne à mon petit hotel sans vie.

 

Albanie - Sopoti Hotel
 

Le professeur de Russe me voyant faire des va-et-vient devant l'entrée, descent me voir et me dit que le propriétaire est aussi celui du bar d'à côté mais que c'est fermé et qu'il doit dormir. Il est 18h. Je me marre et rien que pour ça je n'irai pas ailleurs. Finallement des albanais viennent récupérer je ne sais quoi dans l'hotel et finissent par trouver le patron et le réveillent. 

Le vélo reste dans le vestibule, il n'y a aucun risque me dit-il. Je m'efforce de lui faire confiance mais lui précise quand même que c'est comme ma voiture et que cette bicyclette est tout pour moi.

Murs blancs grossiers mais propres, sol en carrelage froid mais sain. Une douche dans les toilettes, communes à l'étage. Une porte bringuebalante en bois, peinte en blanc elle aussi, une clef à l'ancienne. A l'intérieur de la chambre, un lit, un bureau et des portes manteaux. Tout blanc. Mélange de prison revisité et chambre d'hopital abandonné. Plutôt marrant. C'est exactement ce genre de lieu que j'affectionne. D'autant plus que l'hotel se situe en plein coeur de la vieille ville, lieu touristique à souhait.

 

Albanie - Gjirokaster, la rue du Col
Gjirokaster, la rue du Col

Albanie - Hotel Sopoti
La chambre de l'hotel Sopoti

 

Je suis ainsi de retour avec plaisir en Albanie après avoir quitté la Grèce avec un bon vent de dos, suffisamment rarissime pour être mentionné. La nuit précédente, après avoir été en ville avec Ralph et Madeleine pour y boire quelques bières et gouter à l'ambiance festive de Ioannina, nous avons essuyé un sacré coup de tabac. Pluie violente, orages très proches et vent en raffales. Je me suis aperçu être dans une flaque d'eau de 2-3cm. Pile sous la tente. Sale nuit.

Mes deux camarades m'ont invité avant la sortie en ville à diner avec eux un couscous façon camping. Excellent. Pour poursuivre le partage du voyageur, je sors un melon (vert), de la pate de sésame (doux), 
du chocolat (au lait) et du thé (noir) avec du miel (grec). Nous nous sommes beaucoup amusés lors de cette soirée. Echange de coordonnées avant de partir ce matin.

Sur les routes grecques j'ai croisé de nombreux chiens. Pas errant mais surveillant la propriété depuis l'extérieur. Ils attaquent les voitures qui passent, alors les vélos... Une fois j'ai du décranter la pédale auto mais le chien s'est écarté avant de gouter aux semelles des chaussures de VTT.

Douane, bug du compteur à la frontière, comme dans le sens inverse il y a quelques jours, restaurant albanais : triple assiette : copieuse soupe avec de vrais morceaux de viande, spaghettis et 3 poivrons fourrés avec une sorte de semoule. 750 leke = 6€.

Je file vite dans cette immense vallée qui conduit à Gjirokaster. Cité de pierre à visiter demain.

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La ville de pierre
J22 - Vendredi 11 Octobre 2013
Gjirokaster


Raki, cigarettes, café, bavardages, musique, brouhaha et vue sur les gens qui passent dans la rue pavée menant au col (oui, le sommet de la rue est appelé le col. Pas mal pour un cycliste qui en termine avec la raide ascension permettant d'accéder à la vieille vill). Voilà l'ambiance dans le bar accolé à l'hotel "Sopofi" en ce jour pluvieux. Les pavés sont glissants, il pleut continuellement et à torrent par intermittence. Jour gris dans la ville grise. Les hommes se réunissent vers 10h30 autour du raki. Les conversations abordent à coup sûr la météo capricieuse. On rigole, on hèle un passant pour l'inviter au raki. Le serveur, patron de l'hotel, a la classe de Nestor dans Tintin. 
 

Albanie - Ruelle pavée
Ruelle pavée

Albanie - Toits de pierre
Toits de Pierre

 

La providence a voulu qu'il pleuve en ce jour sans vélo. Si il pouvait en être tout autrement demain, cela arrangerait bien mes affaires. Je pense errer un peu dans les ruelles de Gjirokaster et en découvrir les nombreuses facettes devenues attractions touristiques à la saison estivale.
 

Albanie - Ville de pierre
Ville de pierre

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L'envers du décor
J23 - Samedi 12 Octobre 2013
Gjirokaster -> Quelque part sur la route SH4
87kms,  3h54, 22.3km/h, 1070m


Lire dans un champ bordé d'oliviers, jeter un oeil aux montagnes arrident qui barrent l'horizon, contempler un village de 4 habitations et leurs nombreuses ruches gorgées du précieux miel, entendre les chiens aboyer au loin, écouter le tintement de cloche des troupeaux et leurs bergers qui rentrent à l'étable pou rla traite, sentir la fraicheur du crépuscule s'installer, voir le premier quartier de lune se hisser dans un ciel bleu au dégradé bleu foncé laissant place petit à petit aux milliers d'étoiles brillantes, loin de toutes grandes villes. J'écris ces lignes dans ces conditions précises. La tente est installée. Je songe à me faire une petite toilette au crépuscule (il y a quand même une route à proximité et je ne voudrais pas effrayer les habitants).

Retour en arrière : hier soir à Gjirokaster j'ai rencontré un couple d'anglais qui file vers l'asie pour un voayge au long court. Cela fait 3 mois qu'ils sont partis. Pas les mêmes perspectives que moi qui suis en train de rentrer progressivement vers la France. un troisième cycliste était là ausi, un canadien. Pas trop compris ce qu'il faisait, ils parlaient en anglais et le temps que je décrypte la phrase ils en avaient déjà dit 3 autres.

Ce matin j'ai fait un petit retour en arrière pour visiter un village près de Gjirokaster. C'est le village de l'herbe, pas celle qu'on utilise en cuisine, l'autre, interdite. J'ai senti l'odeur depuis la grande route. Des murs de 2.50m cache le vue de tonnes de plantations. Toute les maisons sont remplies d'hebre qui sèche, sur les balcons, sur les toits etc. En haut du village un type me siffle (ils aiment bien faire ça) et me dit de venir. J'y vais. Ils sont 5. Le type me propose un café que j'accepte volontier. Il me propose de fumer sur son pétard, voyant le regard inquisiteur de chacun, je n'ai pas vraiment le choix, cela rajoutera une saveur de plus au voyage. Je fume une taf, cela les a détendu visiblement, maintenant on peu discuter. Mes questions sur l'économie illégale du village dérange, je n'insiste pas. Soit disant c'est pour la consommation locale... Je repars en remerciant le type pour le café qu'il m'offre avec générosité. Si j'ai bien compris, il n'y a pas de policiers dans ce village, enfin ils se font surtout une bonne fin de mois en fermant les yeux. Côté sombre de l'économie albanaise.

 

Albanie - Route vers le nord
Fin de la large vallée


Je reprends ainsi ma route vers le nord et un souffle dans le dos me transporte à grande vitesse sur les larges routes calmes qui mènent à Tepelene. Village bordelique, pas de quoi manger, je tourne en rond et fini par trouver un restau rapide. Double sandwich au kebab, frite, légumes. Je me perds en repartant, fais demi-tout, remonte au village et finis pas retrouver la route. Enfin, sur la carte il y a une route. Sur la route il y a une piste à deux voies. Route en construction sur ~8kms. Le vélo prend cher et je suis bien heureux d'avoir changé le pneu de la roue arrière. D'énormes flaque barrent la piste, il faut les passer sans s'arrêter sous peine de poser pieds à l'eau. Un peu tendu dans la caillasse et avec de la flotte jusqu'aux semelles, selon l'inclinaison du pieds ur la pédale, le bout nage...
 

Albanie - route en construction
Route en construction


S'en suit une large et belle route, calme à nouveau. La compagne albanaise est paisible. Moutons paissent avec leurs  bergers, les oliviers se laissent aller et les culture cadrillent le terrain. J'aime bien. Route "toboggan" (nouvel album de JL Murat) en "plein soleil" (excellent film avec Alain Delon dont le remake américain s'intitule "Le talentueux Mr. Ripley", je transpire abondamment. Pause après la plus longue montée. Ayant déjà fait 80kms je décide de trouver un lieu confort pour la tente. Demain direction Vlora pour être dispo lundi matin et visiter la mine de bitume avec Patrick.
 

Albanie - fin de journée

Albanie - Dernier campement sauvage

Dernier campement sauvage

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L'inévitable ?
J24 - Dimanche 13 Octobre 2013
Quelque part sur la route SH4 -> Vlora
62kms,  2h46, 22.3km/h, 233m
 

L'inévitable retour.

Je viens de boucler ma boucle Albanie-Grèce-Albanie. Le voyage n'est pas terminé mais une des villes étapes du retour qui en fut une à l'aller vient d'être atteinte. Je ne peux m'empêcher de penser que dans quatres jours je quitterrais l'Albanie et que dans moins de 7 jours je serais de retour chez moi.

 

Albanie - Campagne Albanaise


Albanie - Campagne Albanaise bis


Dans cette ville étape, en terrasse, j'entends une musique. Cette musique j'aurai put l'entendre à Chambéry, à Londres, à Istanbul, à Innsbruck, à Shenzhen, à Bale, à Minneapolis, à Vancouver, à Buenos Aires, à Gibraltar, à Tromso, à Venise, à Brazzaville, à Oulan-Bator, à Bamaco et dans toutes villes un minimum importante dans le monde. Je ne peux à m'empêcher de repenser au livre de Sébastien Jallade, "L'Appel de la Route" dans lequel il raconte une anectode vécue au cours d'un voyage dans les Andes où il rencontra une couturière menant une vie dur à 4000m et qui sorti son téléphone portable "de dernière génération" pour parler au bout du monde et qu'elle lui expliqua aussi son intérêt pour un jeu télévisé au concept mondialisé.

C'est justement là où je veux en venir. Partout dans le monde où l'accès à un tant soit peu de confort conduit à l'accès à la télévision, à la publicité, à la consommation, aux nouvelles du monde entier, à la mode, à la perversion. Elle conduit inévitablement à une culture commune, la même musique (maisons de disques surpuissantes et au monopole insoutenable), aux mêmes vêtements (lobbys de la mode), et de facto à la même pensée (la fameuse et non utopique "pensée unique").

En voyagant, à chaque fois j'ai fait ce constat. Tout le monde tend à vivre de la manière, les anti-racistes de pacotillent sont en train de créer une mono-culture sans en voir les dégâts. Qu'en sera-t-il dans 50 ou 100ans ? Nos descendants seront-ils tous identiques ? Les peuples et leurs cultures auront-ils disparu ? Comment apprendront-ils de l'autre s'il est son propre clône ? On se nourrit de la différence des autres. La mono-culture sous-entend un désintérêt de l'autre et une incompréhension de celui qui n'est pas "dans les rails", celui qui considère l'autre comme différent. Oui le chinois est différent du marocain, lui même différent du français etc. Nous n'avons pas les mêmes cultures et nous devons les faire perdurer. 

Ecoutons nos musiques avant de se laisser facilement et docilement bercer par la soupe mondial. Mangeons nôtre nourriture au lieu de se gaver de gras américain, écoutons et analysons d'autres informations que celle des médias de masse. Et voyageons. Voyageons et découvrons les autres civilisations. Je ne veux pas d'une civilisation unique. Mais vu la rapidité de la répandition dans les milieux les plus isolés de cette grangrène uniformiste, cela est-il encore évitable ?

Heureusement, les traditions et les habitudes perturent... Sur la route du retour vers Vlora, je me suis arrété dans un restaurant situé à proximité de ruches, bien décidé à ramener du miel en France. Je demande pour manger et dans la foulée où je peux trouver du miel en montrant les ruches de la main. Le gamin demande à un type qui demande à un vieil homme qui me montre un grand bâtiment industriel. Le gamin m'y mène. 

 

Albanie - Essai de vélo
Essai de vélo

Albanie - Convivialité
Convivialité

Albanie - Un ami


Il y a là trois albanais attablé autour d'un objet cyclindrique avec des barraux recyclé en table. Trop petite pour contenir tous les plats, certains sont à cheval sur le bord mais les verres de raki sont bien stablent. Ils m'invitent à m'asseoir, les plus âgé des trois insistent pour que je boives du raki je refuse mais accepte un verre de vin rouge maison. On parle italo-albanais avec un pointe d'anglais et pas mal d'humour. C'est dimanche et ils se sont rejoint entre amis dans la fabrique d'huile d'olive, entre deux bâtiments. Je visite une partie de la fabrique et la patron va me chercher du miel dans la cave. Il insiste pour que je test le vélo de son fils qui ne marche plus me dit-il, "c'est les infos tu sais!" me lance-t-il. En fait c'est juste la chaine qui est bien coincé entre la cassette et la roue. Je lui remet tout cela en place. Lavage de main avec du rosé que j'aimerai pas gouter... On prend des photos, je finis mon verre de rouge rapeux, un bon grand verre ajeu que je vais sentir passer. on trinque, on boit une lampée, on mange une olive, on trinque, on boit une lampée, on mange une rondelle de tomate, on trinque etc. Heureusement je déjeune juste aprés et la route vers Vola est courte !
 

Albanie - Un repas en Albanie

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Un rêve d'ado
J25 - Lundi 14 Octobre 2013
Vlora et Tirana
 

Aujourd'hui j'ai rencontré Patrick, il m'a fait visiter la carrière d'où sont extraits charbon, bitume et sable bitumeux.
Aujourd'hui j'ai roulé à 160km/h sur l'autoroute albnaise sans ceinture.
J'ai mangé une crêpe chocolat-banane-noisette brisée pour moins de 1€, j'ai acheté des chaussures probablement tout droit tombée d'un camion en provenance d'une fabrique chinoise de contefaçon faisant travailler des enfants de 8ans, j'ai fait un sprint à vélo sur l'avenue principale de Vlora et enfin, j'ai réalisé un de mes rêves d'adolescent : me faire raser la barbe chez le barbier ! La Classe.

 

Albanie - Une des carrières de charbon
Une des carrières de charbon

Albanie - Ascenseur de la mine
L'ascenseur de la mine (en rénovation)

 

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Un peu de pédagogie
J26 & J27 - Mardi 15 Octobre 2013 et Mercredi 16 Octobre 2013
Tirana
5kms
 

Patrick m'offre le gite dans ses futurs bureaux actuellement appartements en cours de tranformation. Son hospitalité est généreuse. Un grand merci.

Après la visite de la carrière à Sélénice, nous sommes allés rencontrés les enfants de l'école française de Tirana. J'y suis allé à vélo avec la remorque et quelques baggages. Dans la cours, les enfants ont posé pleins de questions, certaines très enfantines, d'autres pertinentes. Je tachais de répondre le mieux possible. J'ai fait un tour avec le vélo dans la cours pour qu'ils voient le fontionnement. Ensuite je suis passé dans 2 classes afin de leur présenter sur une carte le parcours effectué. Séance de question à nouveau. Ce fut une expérience très enrichissante. Il m'a fallu faire preuve de pédagogie. Une fillette ma offert un dessin, il s'avérera par la suite que ce fut la fille de Patrick, Christelle. Patrick est le président de l'école. ils ont obtenu un étage complet dans une école albanaise. Le niveau des classes va de la maternelle au collège. Les enfants y suivent des cours comme en france. Pour ceux ne parlant pas la langue, une première année est consacrée particulièrement à l'apprentissage du français? J'ai pu rencontré des enfants venant de Slovénie, Espagne, Suisse. Ils parlaient tous très bien le français. Expérience enrichissante.

 

Albanie - EFT


Albanie - EFT bis


J'ai à présent quartier libre dans la captiale Pas féru des visites touristiques types musées, je préfère lire en terrasse, déguster les patisseries, glaces et crêpes aux côtés d'albanaises charmantes... Je complète mon blog, j'erre dans les rues en m'imprégnant de l'ambiance et de la population jeune qui se retrouve en début de soirée dans toute la ville. Néanmoins je me lasse vite de cette sédentarisation. Je ne me sens plus en voyage mais en vacances. Je n'avance plus, je stagne. Demain je repars pour Durres prendre le ferry qui me ramènera sur les traces de mon récent passé.

Je pensais rouler aujourd'hui sans baggages mais il y a eu un terrible orage la nuit précendente et la météo est encore très capricieuse aujourd'hui, encore plus sur les reliefs. je préfères attendre le retour en France pour me ramasser la pluie.

[J'ai eu ma copine du moment sur skype, on se séparera le lendemain de mon retour en france..........] 

Pour le moment je mange du gras : énormes croissants fourrés, crêpes gargantuesques, kebab et autres spécialités albanaises issues des cultures grecques et turques. Le gras c'est bon !

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Adieu Albanie
J28 - Jeudi 17 Octobre 2013
Tirana -> Durres
59kms,  2h25, 24.2km/h, 220m
 

Aujourd'hui c'est le grand départ, je fais mes adieux chaleureux à Patrick et Edith. En quittant Tirana je pars en direction de Durres en faisant un petit crochet chez un transitaire, probablment le plus important du pays.

J'ai ainsi l'occasion de reprendre une partie de la route que j'avais emprunté sous la pluie le deuxième en Albanie. C'est joli mais la route est en très mauvais état et aujourd'hui, jour de fin de voyage, le moral n'a plus la même resistance qu'en début de séjour...

Entretien dans un anglais minimaliste avec le patron de la boite et direction Durres pour faire valider mon ticket. J'en profites pour faire quelques emplêtes et manger une dernière fois en Albanie.

Douane, terminal des ferries, rencontre avec Werner, un allemand surprenant. 

 

Albanie - Terminal des ferry de Durrès
Terminale des ferry de Durrès


Le ferry quitte le port vers 19h, les lumières de l'Albanie s'éloignent et s'amenuisent petit à petit. L'Albanie n'est à présent plus qu'un souvenir dans mon coeur.
 

Albanie - Lumières de Durrès
Les lumières de Durrès

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Bonjour Ancona
J29 - Vendredi 18 Octobre 2013
Ancona


Sur le ferry on passe une bonne partie de nôtre temps à discuter en anglais avec Werner. Il revient de 10 jours dans les montagnes du nord. Il me fait étrangement penser à mon ami Sylvain (cf. Maroc à vélo). 
 

Albanie - Sur le ferry
Lever de soleil sur le ferry


C'était un peu froid au début, après bientôt 4 semaines de voyage, à me laisser aller, le retour me rend un peu nerveux et je m'irrite pour peu. Chose qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Du coup j'évitais de discuter au début, quand Werner m'a demandé de surveiller son sac au port, 10 minutes avant l'ouverture aux passagers, pendant qu'il allait chercher des fruit en ville. J'ai attendu en rochonnant.

Mais ce soir à l'auberge de jeunesse, après avoir bu une bière et diner ensemble, nous rigolons à nous faire mal au ventre, le visage rouge et alccolisé d'un locataire à l'auberge de jeunesse, bloqué à 1 mètre du poste de télévision assourdissant, devant une émission débile, la tête penchée sur le côté comme pour mort à le dont de nous faire beaucoup rire. Autour d'un thé Népal Maloom et miel albanais nous passons une très bonne soirée.

Réveil prévu à 6h pour Werner et 4h30 pour ma part. Il n'a pas de réveil et malgré une recherche assidue de solutions (portables, réveil par le gardien, portable des voisins, rien n'y fait !), décision est prise que je le réveil avant mon départ. Je dormirais moins de 4h.

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Le Retour
J30 - Samedi 19 Octobre 2013
Ancona -> Chambéry
17.6kms, 42min, 25km/h, 72m


Tout va très vite, je manque de finir au poste de police car le contrôleur ne veut pas que je monte dans un train de nuit avec le vélo alors que j'ai été conseillé par une personne aux guichets la veille. Le ton monte, la police arrive, le contrôleur d'une impolitesse déconcertante se moque. Je le choppe par la chemise...
Bon la police fini par trouver une solution et me "jette" dans un train aux multiples arrêts et 3 changements. Pas bien grave finallement, un bonne rigolade.

Avant de partir j'ai reveillé Werner et lui ai fait mes adieux. 

Train régional : arrêts sur arrêts. Je lis, je me détends, j'essai de dormir. A Turin je prends un autre train pour Bardonecchia où je ne pourais pas aller plus loin car seuls les TGV passent le tunnel du Fréjus et ils ne prennent pas les vélos non "emballés". Je compte sur un peu de chance pour trouver soit un bus qui me mènera à Modane, soit une âme charitable qui voudra bien charger le vélo+remorque+baggages. Pas gagné.

Bardonecchia  aux environs des 16h : dernier bus à 15h30. Prochain à 20h. Difficile de rejoindre Chambéry depuis Modane à plus de 20h. J'opte pour la solution stop. Je me place à l'entrée de l'autoroute. Très peu de voitures passent. La plupart sont déjà pleines et les autres sont trop petites.

 

Albanie - Bardonnechia
A Bardonnechia


Au bout d'une trentaine de minute j'arrête (plus que je ne fais du stop) un vieux break citroen et ai une lueur d'espoir en voyant la tignasse du conducteur, seul. Je me dis il est jeune, il à l'air cool, j'ai mes chances.

Bingo ! Il file sur St Jean de Maurienne et accepte après une courte hésitation de m'y mener. Je propose de partager les frais de tunnel, il refuse catégoriquement, en plus il a l'abonnement. Je lui demande si il fait de la montagne car je trouve qu'il à bien l'aspect du montagnard. Oui, il est guide dans les Hautes Alpes. Trop bon. On discute de mon voyage qui se termine et du sien qui commencera l'été prochain : traversée des Pyrénées en alpi sur le fil de la frontière, et enchainement sur un bateau à voile pour rejoindre... New York. Ca envoi !

Comble de la providence, il me dépose à St Jean où on rejoint sa femme, une amie et ses enfants. Sa femme file dans le sud et se propose de me mener près de Chambéry. Quelle aubaine ! Merci à eux !

Montmélian : dernier kilomètres de plaisir pour rejoindre ma ville, mon appart, ma vie. Wouahou ça fait drôlement bizarre d'entrer dans Chambé comme j'en suis partis mais avec 30 jours d'écart, quelques kilomètres en plus, un peu de dénivellé aussi mais surtout pleins de souvenirs d'une toute nouvelle région de la planète qui viennent se greffer aux autres et qui seront succéder par d'autres dans les années qui viennent je l'espère.

 

Albanie - Chambéry
Devant l'entrée du château des Ducs de Savoie à Chambéry


Du pain, une bière en terrasse sous un pluie fine, un ciel rougeoyant à l'ouest, assombrit à l'est. Une photo, une clef, un soupir et la porte vers la fin du convoi de l'aventure s'ouvre et se referme. S'ouvre et se referme. Mais la clef est là...
 

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