Compte rendu de jib.
Le Pilier Sud… de la dent de Crolles. Un projet qui miroitait depuis un mois et que l’on croyait accomplir dans les 6 mois, ou même plusieurs années… Mais pourquoi attendre ? Quand on lit les cotations, difficultés max 5+ ( avec 2 longueurs en 6a et c/A0 ) et bien équipé sur spits et pitons...
Voilà comment tout à commencé :
Samedi soir 21h, autour d’un plateau repas et d’un rosé de Savoie au B’ROCK art café, le tout nouveau bar Savoyard en phase de devenir notre fief, produits régionaux à la clef, concerts à la rentrée, le patron ex-spéléologue, Chartreux dans la vie, Savoyard dans le cœur, le barman, musicien et pro Savoyard, n’a pas peur de manger du diot et transmettre ses bons plans bouffes aux clients intéressés, bref, ce bar va faire fureur !! Le topo de Chartreuse dans les mains, la décision de faire le pilier se prend rapidement. RDV 8h demain matin !! Une grande journée s’annonce.
Dimanche 8h20, Jib se tranche le doigt avec le couteau à pain. 8h22, le doigt saigne. 8h25, il met du poivre pour arrêter le saignement. 8h30, le doigt lui fait mal, ça promet ! 8h35, le doigt est pansé. 8h45, nous voilà partis !
L’approche de la voie se fait depuis le parking de la dent de Crolles, col des Ayes. On est sensé remonté le pré droit au dessus des vestiges d’une maison en pierre pour rejoindre le haut du « ravin » de la Gorgette (on en profite pour repérer ce couloir qui ce descend à ski en bonnes conditions 5.1 ). Depuis celui-ci on rejoint le départ de la voie en longeant les falaises qui permettent d’accéder au Pilier et aux premières voies de la face EST ( accès aux autres voies depuis le plateau du Touvet ). Nous, nous ne remonterons pas dans les prés mais par le sentier classique en suivant les indications d’une personne… Pas terrible les indications, on a perdu du temps pour trouver l’accès en redescendant dans le pré. Merci vieux !
Le départ est un peu dans le gaz, à droite du fil du pilier, sur une vire exigu.
Longueur 1 : 5/5+ : Départ gazéifié, on remonte un dièdre très vertical sur un rocher péteux. Un pas de début à froid fera souffrir l’homme de tête… Une deuxième pas dans le vertical en traverser à gauche conclu les difficultés de la première longueur. On rejoint le relais confort à gauche.
L2 : 4+ : On suit le cheminement logique. Passage dans un dièdre non protégé puis sortie facile et accès au relais ( confort ).
L3 : 5 : On remonte un long dièdre à droite ( encore et toujours ), pour rejoindre un relais ( soit disant facultatif … ). Jib a fait une petite session « hors piste » sur dalle non équipée…
L4 : 3 : Contourner un mur par la droite et accéder à une vire qui file à gauche et se rétrécie ( un seul point dans la longueur, relais sur Spits ).
L5 : 6c ou 5/A0 : Départ dans le gaz depuis la vire, on monte droit au dessus en tire clous sur quelques mètres ( Spits bien rapprochés pour le A0. ). Ensuite on peut grimper sans. Une belle longueur qui accède à relais très confort sous un méga surplomb…
L6 : 6a / A0 : Départ « athlétique » ou « pas si facile » dans le surplomb ( un départ dur quoi !! ). Pour info : si on pousse sur les jambes et qu’on tend bien le bras droit, on accède à un énorme Bac sur lequel repose tout le passage du surplomb… S’en suit un long et raide dièdre et quelques passages sans trop d’équipement ou des Spits peu rassurant.
L7 : 3+ : tout droit puis à gauche après le deuxième point ( relais caché en bordure du pré. Echappatoire ).
Remonter le pré puis quelques gradins pour accéder à un cairn environ 30m à gauche du fil du pilier.
Depuis le cairn, monter dans la fissure jusqu'à la deuxième vire ( spits ). Relais plus loin à droite en suivant la vire.
L8 : 2 : On poursuit toujours sur la vire qui contourne le pilier. On se retrouve alors en pleine face Est, grosse ambiance !! Le relais est là, toujours confort.
L9 : 5 : Tout droit au dessus, fissure étroite, coincement de jambe, appel à l’aide, sortie imminente. Puis une belle dulfère en dalle grise et on rejoint le relais par la gauche.
L10 : 3 : Cheminement dans des blocs, l’herbe, des gradins et accès à la croix à pieds.
6H30 après l’attaque, nous sommes au sommet, il est 17h30. Assoiffés nous sommes. Le litre et demi que nous avions pris pour deux y est passé. Nous avons contrôlé chaque gorgée dans cette face souvent plein sud. Les mollets ont rougies, les chevilles et le cou aussi. Une grosse fatigue pour ma part alors que Jb à l’air tout frais…
Finalement, après réflexion c ‘est certainement la plus voie de l’année !!
